Chokri Belaïd, figure de l’opposition de gauche et critique acerbe du gouvernement actuel, a été touché mortellement par deux ou trois balles alors qu’il sortait de chez lui ce mercredi. Ses proches ont accusé les islamistes au pouvoir du crime.
Des accusations qu’a tout de suite réfuté le chef du parti au pouvoir, Rached Ghannouchi, qui a qualifié ce meurtre comme étant un « règlement de compte politique ».
Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali a quant à lui dénoncé « un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie ». « C’est un tournant grave (…) notre devoir à tous, en tant que gouvernement, en tant que peuple c’est de faire preuve de sagesse et de ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre », a-t-il affirmé.
Après la mort de cette figure de l’opposition tunisienne, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le ministère de l’Intérieur à Tunis et ont scandé des slogans contre le parti islamiste Ennahda. A Mezzouna, située à 75 km au Sud-Est de Sidi Bouzid (haut-lieu de la révolution tunisienne) et Gafsa, des manifestants ont saccagé les locaux du parti.
Chokri Belaïd était secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates (Al Watad en arabe), l’un des 12 partis de gauche regroupés au sein du Front populaire, coalition créée en octobre.