D. Alamélou ne tient aucun compte des nombreux avertissements que la justice lui a donnés. 51 ans, petit, malingre mais hargneux à la barre ; il faut que son propre avocat, Me Raffi, l’enguirlande pour qu’il daigne enfin comprendre ce que lui dit la présidente et cesse de répondre à côté de la plaque.
Il a pourtant un CV judiciaire chargé avec de nombreuses condamnations pour violences diverses, violences sur conjointe, conduite en état d’ivresse prononcée… et devrait plutôt se tenir à carreau.
« Un dieu pour les ivrognes »
Le 16 février dernier à 18h10, à Saint-Pierre, alors qu’il n’a plus de permis, il est au volant de sa nouvelle voiture (la précédente a été confisquée). Pour éviter un vélo, il encalbarde une autre voiture et s’en va sans demander son reste. Sans se demander si par hasard les témoins n’auraient pas relevé son numéro. Sans se demander si les dégâts causés par lui ne sont pas trop graves, ce qui est le cas.
Encore une chance que personne n’ait été blessé.
A la présidente Tomasini qui lui demande comment il voit son avenir, il parle d’alcool et de soins, ce qui lui vaut la remontée de bretelles de son avocat évoquée si dessus. Maintenant qu’il n’est plus « chauffeur » comme il le prétendait d’abord, mais « chauffeur livreur » pour cause de non-permis, il promet de s’amender et baisse la tête sous les réquisitions du substitut Genet.
« Toute honte bue »
Me Raffi devra une fois encore user de son art un peu spécial de la rhétorique pour lui éviter de finir en prison. Usant tour-à-tour de l’Ancien Testament, (« Tu ne conduiras point ! « ), de l’ésotérisme (« ce vélo était un signe »), voire de l’hermétisme (« toute honte bue », ce qui est d’à propos, s’agissant de conduite en état d’ivresse), appelant à son aide la volonté d’icelui, la providence de là-bas, l’équité, le cher Maître obtient une ultime fois la compréhension envers un homme qui a entamé volontairement une série de soins antialcooliques : annulation de son permis, confiscation de son nouveau véhicule et 700 euros d’amendes diverses.
« Cent fois sur le métier… « , aurait pu ajouter ce défendeur des indéfendables.