Les gérants de ces boutiques « nouvelle vague » sont souvent gênés par leur pratique sommaire du français et une méconnaissance flagrante des lois et règlements, douaniers notamment. Ce qui leur vaut des démêlés certains avec l’administration. Mais aussi une certaine générosité de la part de la justice…
En septembre 2012, le Bazar du Marché, à Saint-Pierre, a ainsi été pris en flagrant délit d’importation de quelques milliers de marchandises contrefaites ou en délicatesse vis-à-vis des lois concernant la dangerosité des objets vendus dans le commerce.
Des centaines de sabots en plastique ; autant de jouets potentiellement dangereux ; plusieurs centaines de contrefaçons de Disney, Adidas… Des bracelets ; des puzzles déclarés comme autocollants ; en tout 42 colis originaires de Chine populaire pour une valeur de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Manifestement sourd aux questions de la présidente Peinaud (« Je comprends pas trop le français »), le gérant de la SARL a dû être secondé par un ami interprète. Le fait qu’il soit installé dans l’île depuis huit ans n’y a rien fait, il ne s’est pas trop mis au courant non plus des lois gérant les importations.
Il ressort des débats que cet homme a été aussi surpris que les douaniers à l’ouverture des colis. « Vous avez été trompé par vos fournisseurs, sans doute ? » s’enquiert la présidente. Pas de réponse claire. « Vos fournisseurs pourtant habituels », insiste Mme Peinaud. Même absence de réponse.
Pour ce qui est des contrefaçons, on n’en saura guère plus.
Il s’avère en fin de compte que les imprécisions du dossier rendent caduque une bonne partie des accusations. En fonction de quoi, la plupart des marchandises saisies sont rendues au Bazar du Marché. Pour les infractions restantes, le gérant écope de 3 mois avec sursis et 7455 euros d’amende douanière.