Cela fait aujourd’hui trois ans jour pour jour que le maloya est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Si pour certains cela est une reconnaissance, pour d’autres, cet héritage de nos ancêtres africains a pris une dimension « politique ».
« C’est sûr que c’est un coup d’éclat pour la Réunion, sa musique traditionnelle fait partie du patrimoine mondial. Mais je regrette que cela ne se soit pas fait par le biais d’un artiste qui se fait remarquer », regrette Axel Cindor, alias le chanteur Tisel.
Pour lui, « la vraie reconnaissance » ne peut pas venir d’une organisation, mais d’un artiste ou d’une découverte historique sur l’île. « Le message aurait été plus joli si c’était un titre de maloya qui avait eu un succès international ou bien une découverte historique qui met en avant la Réunion. Pour moi, la reconnaissance de l’Unesco n’est que politique », explique l’artiste.
Et de poursuivre : « D’ailleurs, après le phénomène Unesco, il ne se passe plus grand chose. Ce genre de reconnaissance n’a d’avantage que pour des petits cercles fermés. Il y a du copinage, du piston lorsqu’il s’agit de représenter la Réunion à tous les niveaux. Su tu n’es pas dans les petits papiers, tu restes sur le carreau », ajoute même Axel Cindor.
« ll n’y a qu’à regarder les concours de chant. Il n’y a jamais de place pour les artistes comme moi dans les concours pour représenter la Réunion dans la zone », assure le chanteur de maloya. « Bonn’ gars kom mwin i gagn pa sort un album, i fo fé parti des cercles fermés po avoir une aide », regrette enfin l’artiste.