Revenir à la rubrique : Politique

Tribune libre de Cyrille Hamilcaro : « Les (r)évolutions de 2014 »

« Les élections cantonales qui se profilent vont être l’objet d’une surenchère entre candidats pour essayer de séduire les électeurs. Les enjeux seront-ils relegués à un plan subalterne, à savoir centré sur le choix d’un individu sans projets pour représenter le canton à l’Assemblée Départementale? Ces élections de 2011 doivent porter les germes d’une réelle préparation à une […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 21 janvier 2011 à 11H07


« Les élections cantonales qui se profilent vont être l’objet d’une surenchère entre candidats pour essayer de séduire les électeurs. Les enjeux seront-ils relegués à un plan subalterne, à savoir centré sur le choix d’un individu sans projets pour représenter le canton à l’Assemblée Départementale? Ces élections de 2011 doivent porter les germes d’une réelle préparation à une révolution qui va se produire en 2014, avec l’élection des conseillers municipaux en même temps que les conseillers territoriaux.

1) La meilleure gestion du temps d’un mandat.
De par le fait que la réforme territoriale crée un conseiller territorial (remplaçant le Conseiller général et le Conseiller régional), nous n’allons plus avoir délections intermédiaires au niveau local. Ainsi, le maire et son équipe, ainsi que les conseils régional et général, auront véritablement six ans pour travailler et réaliser ses projets, sans être soumis à la pression des élections de mi-mandat. Plus de temps et moins de pression, c’est un gage de stabilité et d’efficacité avec une réduction de populisme et de clientélisme.

2) Le retour aux unions par famille politique, et non par intérêt particulier.
Les futurs conseillers communautaires (représentants des communes dans les Communautés d’Agglomération) seront élus à la proportionnelle. Ce qui veut dire que les conseillers de la majorité et de l’opposition dans une ville siègeront dans les communautés d’agglomération, contrairement à ce qui se fait à ce jour où la majorité municipale prend tous les sièges. Cette évolution va obliger les présidents à d’abord faire le plein des voix dans son camp politique et ne plus se baser sur une représentation par commune. Le résultat? Le politique fera son retour sur le compromis car il y aura une majorité et une opposition dans chaque conseil communautaire, inéluctable prélude à un retour du débat droite-gauche et de confrontation de projets réels.

3) La nécessaire meilleure répartition des compétences.
Le fait que la loi ait créé le conseiller territorial pour 2014 va obligatoirement inciter les élus à mieux se répartir les compétences entre la Région et le Département, pour ne pas devenir psychotique. Ce qui va permettre des avancées considérables puisque nous pourrions alors voir la Région devenir la collectivité du Développement Economique du Territoire (eau, aménagement, économie et formation professionnelle, agriculture, pêche, transports, routes, tourisme, coopération régionale…), et voir le Département se transformer en vraie collectivité du Développement Social et Humain (sport, culture, social, éducation – collèges, lycées, universités-, environnement…). La disparition des compétences facultatives faciliterait les projets et la concentration des élus sur leur double fonction née d’un seul mandat.

4) La concrétisation du principe « un homme-une fonction exécutive ».
Ce n’est pas le cumul des mandats qui posent problèmes, mais bien le cumul des fonctions, notamment exécutives. Je l’ai appris à mes dépens. Un élu peut avoir deux mandats, mais il est indispensable de profiter de cette transition de 2014 pour parachever l’architecture de la réforme territoriale. Ainsi, il serait souhaitable que l’on ne puisse plus cumuler les fonctions suivantes: adjoint au maire et conseiller territorial, maire et conseiller territorial, conseiller territorial et président ou vice-président de communauté d’agglomération, adjoint au maire et vice-président ou président de communauté d’agglomération. Ce n’est pas le nombre d’élus qu’il faut augmenter ou le nombre de mandat qu’il faut diminuer, mais bien le nombre de fonction d’un élu qu’il faudrait limiter.

Le premier élément est de droit, les trois suivantes requièrent un positionnement politique qui dépasse les clivages, mais restituent le débat sur les nécessités idéologiques:
– un moule institutionnel et un cadre administratif dans lesquels on appliquerait sa politique
– un corpus idéologique confortant ce moule et ce cadre, permettant l’épanouissement de l’individu
– un projet économique et social qui concrétise ce corpus idéologique.

Sommes-nous prêts pour cette (r)évolution? C’est le défi qui se présente aux futurs élus de mars 2011; et au delà, à tous les détenteurs d’un mandat électif local.

Cyrille HAMILCARO
Ancien Maire, Conseiller Municipal de Saint-Louis
Conseiller Général de La Réunion »

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pas de remise gracieuse pour les 477.885 euros réclamés à l’ancien comptable public de la Région

L’affaire a semé le trouble chez les élus de la Région, ce jeudi matin. Alors que la majorité régionale avait choisi de s’abstenir, deux seules voix de l’opposition ont suffi pour faire échec à la demande de remise gracieuse de l’ancien payeur régional Ahmed Abdallah. Le frère de l’ancien DGS de la Région Mohamed Ahmed devra donc bien s’acquitter de la somme de 477.885 euros réclamée par la Cour des comptes.

« Tu ne tueras point »

Le Mouvement Réunionnais Pour La Paix s’exprime en prévision de la semaine de la conscience et de la paix.

Ste-Marie : Un budget voté à l’équilibre, « une première depuis fort longtemps »

C’est un budget « à marquer d’une pierre blanche » pour Richard Nirlo. Le conseil municipal de Sainte-Marie qui s’est réuni ce jeudi a adopté un budget à l’équilibre, « une première depuis fort longtemps », insiste le maire de Sainte-Marie, qui a par ailleurs confirmé la quasi-résorption du déficit communal, passant en deux ans de près de 20 millions d’euros à 1,9 million.