Tel le conteur de nos fables, vous venez, Madame la Cour des Comptes, de nous remettre votre pensum, celui d’une année, car c’est tout ce que l’on vous demande… Un rapport annuel.
Ne connaissant pas les arcanes de votre service, je ne me permettrai pas de mettre en doute votre « rendement », si ce mot a un sens pour vous.
Mais là n’est pas mon propos. Cette année, je note que, entre autres, vous mettez à l’index la gratuité de transport accordée aux Agents de la SNCF.
Quel crime de lèse majesté ! Vous rendez-vous compte ? Des employés qui voyagent gratuitement et qui en plus en font profiter leurs ascendants et descendants ! C’est proprement scandaleux !
Etant fils de « cheminot » comme on disait à l’époque, j’ai profité de ce système à raison de 10 voyages par an, jusqu’à ma majorité en étant étudiant, à une époque très éloignée de celle d’aujourd’hui, où le train représentait le moyen le plus populaire de se déplacer, avant ce tout voiture stigmatisé aujourd’hui.
Mais revenons à cette préconisation de supprimer cet « avantage », car incontestablement c’est un avantage ! Autant qu’il m’en souvienne, le salaire de mon père, qui n’avait de cesse de progresser par concours internes pour améliorer notre quotidien, n’était nullement comparable à celui du privé auquel il aurait pu prétendre aux différents échelons de sa carrière. De là à dire que les « avantages » consentis faisaient partie intégrante de son salaire, je dis « oui » sans aucun doute, et cela ne coûtait rien à son employeur…
Vous me suivez Madame le Cour des comptes ?
Alors si d’aventure votre « idée » trouvait un écho favorable auprès de nos dirigeants actuels, sachez qu’ils n’auront d’autre alternative que de compenser en augmentant les salaires.
Mon propos ne s’arrête pas à cet exemple, et puisque vous ouvrez une « boîte », je vous encourage fermement à poursuivre et à aller voir aussi et surtout du côté de nos parlementaires et autres ministres ou assimilés, élus de tous poils dans nos collectivités qui, non seulement ont les mêmes avantages que nos cheminots, mais en première classe sans compter leurs déplacements en avion, toujours en « première » et au régime de retraite outrageusement favorable dont ils bénéficient. Chiche ?
Pour conclure, je citerai simplement un Homme de bon sens, vous le reconnaitrez facilement car il y en a très peu, qui nous a appris qu’il était plus facile de prendre aux « pauvres » tant ils sont nombreux.
Non Madame la Cour, le compte n’y est pas.
Bernard
