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Transition malgache 2010 : Après-Prétoria et économie au menu de la HAT

Rebondissements rocambolesques -et joyandesques, pourrait-on dire- pour une sortie de crise malgache introuvable de Maputo à Paris et à Prétoria, tandis que la Haute Autorité de Transition (HAT) se concerte au chevet  de l’économie de Madagascar, « ex »- bon élève du FMI et de la Banque Mondiale… Pressions externes Après l’échec du partage de pouvoir signé […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 03 mai 2010 à 09H34

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Rebondissements rocambolesques -et joyandesques, pourrait-on dire- pour une sortie de crise malgache introuvable de Maputo à Paris et à Prétoria, tandis que la Haute Autorité de Transition (HAT) se concerte au chevet  de l’économie de Madagascar, « ex »- bon élève du FMI et de la Banque Mondiale…

Pressions externes

Après l’échec du partage de pouvoir signé à Addis-Abeba, la mouvance Rajoelina au pouvoir propose l’élection d’une Assemblée Constituante « représentative du changement »: dans cet jeu d’équilibrisme subtil la France reprend le rôle de médiateur en  chef, suite aux sanctions limitées de l’Union Africaine prises le 17 mars 2009.

De son côté, la Commission de Bruxelles a publié le 26 Avril 2010 des mesures pour une durée initiale de 12 mois, dont extraits: « l’aide humanitaire et d’urgence n’est pas affectée […] l’appui budgétaire prévu dans les programmes indicatifs nationaux (PIN) du 9e et du 10e FED est suspendue […] L’UE continuera à suivre de près l’évolution de la situation  à Madagascar et pourra appuyer, le cas échéant,  la mise en place d’une solution politique consensuelle à la crise… »  (source :<eur-lex.europa.eu>).

Pour l’heure, la médiation externe avec les 4 chefs de mouvances ligués à 3 contre 1  -Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana contre Rajoelina- risque au mieux d’aboutir à un accord de pure forme : Didier Ratsiraka et Zafy Albert pourraient être taxés de trahison par leurs partisans en se désolidarisant de Marc Ravalomanana, qui réclame « l’amnistie et les présidentielles d’abord » (d’après la feuille de route « franco-sud-africaine », les présidentielles seraient organisées après les législatives et avant  Mai 2011).

Guerres de générations

La mouvance Rajoelina porte une responsabilité dans cette situation faute d’avoir su rallier le Pr Zafy, taxé de « président vomi par le peuple » malgré son statut d’opposant historique à Ravalomanana depuis 2002.

Dans les rangs de la jeune génération du changement incarnée par Andry Rajoelina, on compte maintenant un à un les départs -volontaires ou forcés- d’acteurs historiques du mouvement de masse de 2009 :

* en premier lieu Monja Roindefo, limogé du poste de Premier Ministre le 10 octobre 2009 suite aux Accords d’Addis-Abeba (en faveur du Pr Mangalaza issu de la mouvance Ratsiraka, à  son tour limogé le 18 décembre 2009 après le sommet avorté de Maputo-3 puis remplacé par un bref intérim de Mme Ranorohanta Cécile –elle-même transfuge du dernier gouvernement Ravalomanana-, avant la nomination le 20 Décembre 2009 du Colonel Camille Vital à la Primature malgache !) ;

* ensuite la démission de Ny Hasina Andriamanjato du poste de Vice Premier Ministre des Affaires Etrangères le 10 Février 2010 pour divergence de vues, peu après le retour de Andry Rajoelina de Paris  le 06 Février 2010 ;

* et enfin la disgrâce du Général Noël Rakotonandrasana (élément décisif du basculement des forces armées en Mars 2009), démis du poste de Ministre des Forces Armées le  07 Avril dernier suite aux « rumeurs de coup d’Etat »…

Environnement à risques

Malgré la crise politique, l’économie malgache résiste mieux que prévu à la conjoncture mondiale à la faveur de campagnes rizicoles bénéfiques, à l’exception du Grand Sud-Est (dévastées par le cyclone tropical Hubert) et du Sud profond (menacé de famine à cause des essaims de criquets). Mais les risques d’explosion sociale restent présents : zones franches textiles (gel de l’AGOA) et nouveaux chômeurs urbains, grève des paramédicaux publics, grèves estudiantines ou conflits fonciers sporadiques entraînant des affrontements avec les forces de l’ordre, grogne dans les rangs de l’armée.

De leur côté, les membres de la Haute Autorité de Transition anticipent l’après-Prétoria « pour la continuation du processus de changement », avec l’élaboration d’un nouveau Document Cadre de Politique Economique et Social (DCPES) à transmettre au prochain gouvernement d’union « à mettre en place incessamment, avec ou sans accord à Prétoria » d’après Andry Rajoelina…

Alternatives économiques : L’exemple vient d’en bas !

A l’écoute de la société civile malgache, les mesures à prendre d’urgence sont déjà connues mais non appliquées pour cause de  conflits d’intérêts. Comme l’explique l’article de <tananews.com> du 03 juillet 2009  sur « L’incitation fiscale à Madagascar »: « …Du fait des charges fiscales pesant sur le secteur formel (IRSA, IR, TVA, charges sociales), les opérateurs informels n’ont pas d’autre choix que de rester informels […] constituant au passage une forme de concurrence déloyale pour ceux qui ont fait le choix d’être déclarés, et qui au passage n’ont plus d’autre choix que de sous-facturer… «  Aux autorités de transition de faire preuve de volonté politique pour appliquer les textes au lieu du flou actuel, source d’abus de pouvoir  et de manque à gagner pour l’Etat !

A plus long terme, les acteurs de terrain proposent des alternatives aux Investissements Directs Etrangers (IDE) soutenus par la Banque Mondiale, à l’exemple de Mme Zénaïde Ramampy, plusieurs fois élue parlementaire à Madagascar : « Durant la 1ère République, le gouvernement organisait « l’opération charrue » pour faciliter la mécanisation progressive de l’agriculture malgache ; avec le CCD-Namana (dans la zone d’Ambalavao) nous appliquons cette formule adaptée aux groupements de femmes paysannes, qui gèrent les équipements mieux que les hommes ! » (interview RNM).

En somme, point de recette-miracle à attendre des bureaux d’études du FMI et de la Banque Mondiale: au contraire en matière d’alternatives économiques « à la malgache »  L’EXEMPLE VIENT D’EN BAS du fait des acteurs locaux (collectivités, producteurs, associations rurales, transformateurs, commerciaux, …) sur le terrain : affaire à suivre au niveau local et inter-local voire inter-îles de l’Océan Indien !

Par AdyGasy-SystemD               / 30 Avril 2010 /

 

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