En visite à la Réunion, le président confédéral de l’UMIH (Union des métiers et des l’industrie hôtelière), Roland Heguy, fait le bilan de l’activité locale. Si les crises « moustiques » et « requins » ont laissé des traces, avec pour conséquence une diminution de la fréquentation, l’UMIH promet d’attaquer de front les freins actuels à cette fréquentation, comme les visas et la desserte aérienne auprès des ministères concernés.
L’UMIH représente aujourd’hui 80.000 adhérents à travers toute la France et 800.000 salariés. « Cela va du plus petit café au plus prestigieux hôtel« , explique Roland Heguy.
Déçu par la disparition du ministère du Tourisme, Roland Heguy entend relancer les discussions avec les nouveaux ministres et secrétaires d’Etat concernés par leur problématique. « On attendait beaucoup du remaniement ministériel. On nous avait promis un gouvernement de combat mais on s’aperçoit que la seule branche susceptible d’impulser la France, le tourisme, n’est pas reconnue par un ministère« , poursuit-il.
Le syndicat professionnel du secteur de la restauration et de l’hôtellerie s’est fixé plusieurs objectifs sur la thématique tourisme à atteindre. « Nous devons être plus performant dans l’accueil et dans la formation, s’approprier le numérique ou encore avancer sur le choc de simplification. Les patrons d’établissements employant près de 40 salariés passent plus de temps dans l’administratif que dans leur cuisine« , regrette-t-il.
Un nouveau label « Artisan cuisinier » à la Réunion ?
Aujourd’hui ce secteur représente 115 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2013) soit 7 points du PIB (Produit intérieur brut) de la France. « La manne touristique est estimée sur les 10 ans à venir à +10% (…). On estime mériter une meilleure considération de notre métier« , souligne Roland Heguy. Autre « coup de gueule » poussé par le président confédéral de l’UMIH, les centrales de réservations (Booking.com, Expedia.fr…) : « Les hôtels n’ont plus la maitrise des commissions« , lance-t-il. Des commission jugées de plus en plus onéreuses, même si le taux d’occupation croit grâce à ces centrales. « Bientôt, les hôteliers ne seront plus patron chez eux« , lâche Roland Heguy.
Quid de la Réunion ? Un « tassement » a été ressenti dans les activités de la restauration et de l’hôtellerie après les crises « moustiques » et « requins »: « Il y a eu une faiblesse dans la communication. Il faut reconstruire et travailler dans ce sens là« , explique-t-il. Roland Heguy entend plaider la cause de la Réunion sur les problématiques des visas ou encore de la desserte aérienne au nom de l’UMIH nationale.
Dans la droite ligne d’une « meilleure considération » de leur métier, Philippe Doki-Thonon, estime nécessaire que la Réunion se dote d’un nouveau label expérimental, celui d’Artisan cuisinier. « Nous sommes en discussion avec la Chambre des Métiers pour la mise en place de ce label à titre expérimental à la Réunion. Notre région doit être pilote au niveau hexagonal« , explique-t-il. Le but est de donner une autre visibilité à la clientèle, celle de faire la différence entre une cuisine artisanale, faite sur place, et uniquement de la vente. « Sur 150.000 points de vente en France, il n’y en a seulement 20.000 où se trouvent un cuisinier« , rappelle Roland Heguy.