Tous refusent que le maloya « soit associé à la maladie mentale », estimant qu’il s’agit là d’une « indifférence ou d’un mépris ». »Le Maloya n’est pas juste une musique, mais une vraie culture, une symbolique, commence l’un d’entre-eux. Il ne serait pas concevable d’appeler cette unité de soins ‘Unité du Saint-Esprit’ ou ‘Unité de l’Aïd’ ou encore ‘Unité Barathanatyam’, alors pourquoi le maloya ? », argumente-t-il. Pour lui, l’hôpital étant un espace public, la dénomination appartient aux citoyens.
« L’enjeu est important, ajoute Jean Bruno Escyle (Apolonia). A force de renvoyer le terme à des significations qui n’ont rien à voir avec l’identité culturelle, dans quelques années, les marmailles ne sauront plus ce que c’est. On minimise la symbolique du mot, on efface sa signification ».
Après avoir rappelé que le maloya était inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, l’artiste insiste : « Il faut qu’on valorise notre musique, il ne faut pas que le mot renvoie à des significations qui brouillent le sens ». Tous expliquent en effet craindre le raccourci entre le maloya et la maladie mentale. « Nout maloya lé point malade, li la point à être su un batiment l’hopital », s’insurge Paelle Gigan. Un avis partagé par Christophe Barret, qui déclare : « Le Maloya est notre symbole, il ne faut pas jouer avec. »
Quoiqu’il en soit, cette appellation n’est pas encore définitive. Le conseil de surveillance du CHU se prononcera sur la question début février.