Après avoir eu connaissance des documents comptables de celui qui allait devenir le député de la 7e circonscription, Pierre Magnin en arrive à la conclusion que Thierry Robert aurait dépassé de plus de 30% son enveloppe légale pour sa campagne.
Rappelons que Pierre Magnin avait formulé un recours en mai dernier suite à des suspicions de dépassement de l’enveloppe budgétaire légale du candidat Thierry Robert. Le recours, on s’en souvient, devait être examiné par le Conseil constitutionnel.
La semaine dernière, l’institution, seule juge des élections à portée nationale, informe le candidat pirate que l’intégralité des comptes de campagne du candidat Modem est enfin consultable. Le verdict du jeune parti est sans appel à en croire son candidat. « Nous pouvons vous assurer que la comptabilité plus que légère, les nombreux tours de passe-passe nous donnent la certitude de l’insincérité des comptes de Thierry Robert ».
Tant sur la forme que sur le fond des documents dont il a pu prendre connaissance de façon indirecte (par un mandataire qui s’est rendu sur place, au Conseil constitutionnel), Pierre Magnin fait le constat d’omissions importantes et d’incohérences entre divers documents produits. « Certaines dépenses ont été manifestement omises dans le compte de campagne ». C’est le cas par exemple de banderoles utilisées par le candidat Robert. « Tout laisse à penser que ce règlement de 221,34 n’était que l’acompte d’une facture au moins trois fois plus élevée et qui aura été volontairement occultée pour réduire en apparence les dépenses ».
Pierre Magnin met aussi le doigt sur « les honoraires des deux conseillers politiques au service du candidat Modem et dont la prestation n’apparaît pas dans le compte de campagne ». L’existence de tels conseillers est « de notoriété publique mais reste tabou car pour les élus de l’île, avouer faire du médiatraining serait se placer en position de faiblesse », reprend le candidat malheureux.
Des prix « fantaisistes »
« Les sommes en matière de communication sont « totalement irréalistes » conçoit Pierre Magnin qui livre une explication personnelle de la non divulgation de documents comptables. « Le fait que les dépenses aient été minorées par Monsieur Robert s’explique sans doute par le fait que le site du candidat a été réalisé…par le webmaster de la Commune de Saint-Leu« . Mais Pierre Magnin est allé chercher toutes les éventuelles failles.
Concernant les locaux utilisés par Thierry Robert durant sa campagne, Pierre Magnin remarque qu’« il semble s’être basé sur des prix ne reflétant pas le marché de l’immobilier de l’île de La Réunion ».
« L’Observatoire de l’Immobilier Réunionnais qui apporte un référentiel de prix réels nous confirme que la valeur locative mensuelle de la zone ouest est située entre 9,43 €/m2 et 13,7 €/m2. Or, il apparaît qu’avec une dépense totale de 4750€ pour une surface totale de 650m2, M. Thierry Robert argumente sa valorisation sur une moyenne de 7,31€/m2 ce qui est très en dessous des prix minimum du marché et s’avèrent même fantaisistes lorsqu’il n’hésite pas à afficher des prix de 2,08 €/m2 ».
Le Parti pirate, malgré sa jeunesse, a poussé loin dans ses recherches dont une infime partie a été livrée plus haut. L’intégralité de ses doutes concernant la « sincérité » des comptes de campagne de Thierry Robert ont été récapitulés dans un mémoire que Pierre Magnin s’est empressé d’expédier au Conseil constitutionnel vendredi dernier, 23 novembre.
Le Parti pirate, toujours au nom d’une démocratie transparente, continue donc de réclamer l’annulation de l’élection sur la 7e circonscription pour violation de la loi sur les dépenses électorales, et pour violation de la sincérité du scrutin par l’accumulation des irrégularités commises. La décision du Conseil constitutionnel est attendue dans les prochaines semaines.