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Thierry Robert: « Le centre est indispensable à l’alternance, il doit se rassembler pour peser »

« Le centre est indispensable à l’alternance, il doit se rassembler pour peser. Le centre, ce n’est pas juste un courant politique autre que la gauche et la droite. C’est une méthode, c’est une certaine idée de la politique et c’est un refus du bipartisme. Le centre, dans la vie politique française, c’est la défense du […]

Ecrit par – le vendredi 25 novembre 2016 à 16H14
« Le centre est indispensable à l’alternance, il doit se rassembler pour peser. Le centre, ce n’est pas juste un courant politique autre que la gauche et la droite. C’est une méthode, c’est une certaine idée de la politique et c’est un refus du bipartisme. Le centre, dans la vie politique française, c’est la défense du pluralisme.

Sur 577 députés siégeant à l’Assemblée nationale, nombreux sont les partis politiques représentés. Mais combien ont été élus sans un accord avec le plus grand parti de la gauche ou bien celui de la droite? Très peu. Le mode de scrutin rend difficile la représentation des différentes tendances, même pour ceux qui portent les idées d’une part importante de l’électorat. C’est inadmissible et générateur de rejet de la part des citoyens d’une part, de mécaniques obsolètes bloc contre bloc d’autre part. Le tout gage l’immobilisme dont la population est victime. Sans une meilleure représentation des différents courants qui traversent notre pays, la légitimité de la démocratie représentative sera toujours plus remise en cause, inexorablement. Les majorités d’idée, quant à elles, seront condamnées à se fracasser sur l’autel du clivage entre gauche et droite.

Aujourd’hui, le centre doit se rassembler. C’est une nécessité, c’est un devoir. Les partis politiques sont plus faibles que jamais et la tenue de primaires à droite comme à gauche n’est que le symptôme de cet affaissement. Incapables de faire émerger un candidat naturel, en mal de crédibilité et plus divisés que jamais en leur propre sein sur des questions essentielles, le Parti socialiste et bientôt Les Républicains, en tant qu’entité, sont menacés de disparition. Comme annoncé par François Bayrou il y a plusieurs mois, la primaire de la droite est peut-être à quelques jours de désigner une ligne dure afin de représenter son camp à l’élection présidentielle, au détriment d’une ligne rassembleuse et plus responsable.

Je ne suis pas convaincu que cette stratégie garantisse l’alternance. Elle risque même de la mettre en danger. C’est pourquoi je défends ardemment la candidature d’Alain Juppé plus apte à rassembler largement la droite et le centre dès le 1er tour de l’élection présidentielle puis à mettre en place une majorité stable et équilibrée.

Je ne remets pas en cause l’honnêteté de François Fillon ni même ses qualités d’homme d’Etat. Mais la politique, ce sont les idées avant tout. Et son programme, en plus d’être d’une brutalité sociale évidente, plaît avant tout au noyau dur de l’électorat qui s’est déplacé au 1er tour de la primaire. Il n’apporte pas pour autant la garantie d’être en capacité de rassembler les Français pour l’échéance présidentielle. François Fillon est un républicain, je n’en doute pas. Mais le fait que certaines personnalités et organisations apportent désormais leur soutien à sa candidature interpelle.

Le centre est indispensable à la mise en place d’une majorité large de rassemblement. Celle-ci devra marcher sur ses deux jambes, droite et centre réunis.

La modération n’est pas une faiblesse. Elle est une force de rassemblement. Elle permet de faire adhérer tout le pays aux réformes. Les discours durs, des deux côtés de l’échiquier politique, divisent et ne peuvent pas gagner une fois de plus. On suscite les passions le temps d’une campagne puis les Français subissent pendant 5 ans le projet d’une minorité.

Pour ces raisons, le centre doit se rassembler. D’abord parce qu’il sera indispensable à la formation de la prochaine majorité et ensuite parce qu’aujourd’hui trop éclaté au gré des intérêts de chapelles. Uni, il sera d’autant plus indispensable à la construction d’un projet politique pour la France et ses idées pèseront dans la politique qui sera menée. Ce grand courant central qui existe dans notre pays est dans un moment de vérité. L’union est la seule démarche de responsabilité qui s’offre à lui. Eclaté, son rôle se réduira à celui de caution modérée dans une majorité que rien n’empêchera d’emprunter le chemin des discours les plus durs, tant sur le plan économique que sociétal. Le tout au détriment de ses valeurs les plus fondamentales.

Centristes, rassemblons-nous. Pour la France ».

Thierry ROBERT

 

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