La communication de l’Etat veut que ce soit le Premier ministre ou le président de la République qui transforme une annonce indigeste : la taxe carbone (pétrole, gaz et charbon mais pas l’électricité) à 32 €/tonne, en un prélèvement plus facile à accepter : la taxe carbone sera de 14 €/la tonne.
Dans ce scénario classique, c’est l’ancien Premier ministre de François Mitterrand qui a eu le mauvais rôle. Le président de la conférence de consensus est même allé au delà des 30 € préconisés par la mission Quinet du Centre d’analyse stratégique.
Quelques jours plus tard, c’est Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances, qui est venue éteindre le débat enflammé autour du montant de la taxe carbone. La ministre d’Etat s’est appuyée sur l’estimation la Commission énergie et a proposé 15 €/tonne.
Cette semaine, le Premier ministre tente de mettre tout le monde d’accord. Dans une interview au Figaro Magazine publié ce samedi, François Fillon indique que la taxe carbone sera de 14 € et sera dans le budget 2010. “C’est trop faible”, a rétorqué sur Europe 1 Nicolas Hulot.
L’instigateur du Pacte écologique espère par ailleurs que cette taxe ne soit pas un nouvel impôt pour l’Etat. Il est à craindre que cet espoir reste un voeu pieux : En pleine crise, l’Etat vole au secours de l’industrie automobile, à coups de milliards d’€ des contribuables. Toujours avec l’argent des contribuables et des primes diverses, le gouvernement incite à l’achat des voitures. Deux ans après, Matignon espère récupérer son investissement au sortir des échappements. Et qui va payer ? Le contribuable…