Hier au Tampon, il y avait les élus socialistes de l’opposition et les opposants de la majorité. Ces derniers, au nombre de 28, se sont une nouvelle fois opposés au maire à l’heure de valider les comptes administratifs de la commune pour l’exercice 2011. C’est Nazir Patel, membre des « 28« , qui a engagé les hostilités en accusant la maire d’être le « prince de l’endettement ».
Le maire esquisse un sourire, il rétorquera un peu plus tard: « Je suis le prince de l’endettement mais le roi n’est pas là », une allusion à l’absence de Didier Robert hier au conseil municipal. Le maire se défend aussi d’avoir plombé les finances de la communes. Il a d’ailleurs déclaré qu’il serait fier, au moment de se présenter devant la population, « d’avoir réduit les dépenses de fonctionnement de la commune ». « Le budget de fonctionnement a diminué de huit millions d’euros en 2011 » a-t-il souligné.
A bulletin secret, 36 élus disent « non » aux comptes administratifs 2011
De son côté, l’opposition n’a pas tardé à régir, notamment par l’intermédiaire d’Urland Lebon, conseiller socialiste, qui trouve « fort de café » la prise de position des élus du groupe majoritaire qui se désolidarisent soudainement de la situation financière de la commune et du bilan de la majorité dont il font partie. « Le groupe de l’opposition ne s’est pas élargi de 28. (…) Vous êtes tous responsables, un peu de pudeur » s’est exclamé l’élu socialiste en suggérant aux 28, au regard de leurs souffrances, de choisir « l’euthanasie assistée ».
Le décor était planté alors que les 28 réclamaient un vote à bulletin secret pour l’approbation des comptes administratifs de la commune. 36 « non« , 10 « oui » et un vote nul, les comptes ne seront finalement pas validés.
Les 28 s’opposent à une augmentation d’impôts
Rapidement, les débats ont enchaîné sur une éventuelle hausse des impôts de 6%. Là encore, le groupe des 28 s’y est opposé. Il fallait s’attendre à cette prise de position alors que ces mêmes élus avaient demandé le vote d’une motion, lors du dernier conseil, pour dire leur refus d’une augmentation des impôts.
C’est Nathalie Bassire qui s’est chargé de dire au maire que « le groupe majoritaire des élus » voterait contre cette proposition. L’élue, candidate aux législatives, a rappelé à Paulet Payet que l’ensemble de son groupe avait déjà désapprouvé cette hausse d’impôts en réclamant, via leur motion, « un budget sans augmentation d’impôts ». Nathalie Bassire a notamment précisé que cette prise de position se justifiait « par solidarité envers les familles tamponnaises », jugeant qu’une hausse des impôts n’était pas supportable, dans le contexte actuel, pour de nombreux foyers.
Un budget déséquilibré et incertain
Problème si les élus du groupe majoritaire ont dit non pour la hausse d’impôts, ils ont en revanche refusé de prendre part au vote du budget primitif. Seuls face à l’opposition socialistes, les élus proches de Paulet Payet ont donc pu faire passer in extremis ce budget primitif avec seulement dix votes. Néanmoins le budget se retrouve déséquilibré puisque les recettes attendues du fait des augmentations d’impôts n’existent plus, soit environ 1,2 millions d’euros.
Il reste maintenant à savoir si les services de l’état valideront le budget voté hier lors du conseil municipal. Rien n’est garanti, la préfecture pourrait demander à la mairie de revoir sa copie. Si tel était le cas, le calendrier pourrait s’avérer serré pour Paulet Payet qui aurait jusqu’au 15 avril pour en faire voter un nouveau. Si le maire n’y parvenait pas, c’est le préfet qui pourrait trancher et finalement imposer une augmentation d’impôts. Bref, c’est un peu l’anarchie au Tampon…