Les rapports se glacent entre les transporteurs et le Territoire de la Côte Ouest (TCO). Les premiers reprochent à l’intercommunalité de fermer les yeux sur l’origine des professionnels sous-traitants qui ont été appelés en renfort dans la collecte des déchets verts.
Didier Hoareau, président délégué de la FNTR, monte au créneau avec ses collègues de l’association syndicale des entreprises de La Réunion. « Les entreprises qui sous-traitent pour le compte du TCO ont fait appel à des professionnels agricoles pour les aider dans la collecte. Le problème est que ce ramassage de déchets verts doit être effectué par des professionnels possédant un titre de transport », explique-t-il.
« La plupart du temps, ils prennent des agriculteurs avec des tracteurs agricoles qui roulent avec du fioul mais dont l’usage doit être restreint à des terrains agricoles et pas utilisés sur routes. Sachant qu’il y a beaucoup de transporteurs qui ne travaillent pas, je trouve cela un peu déplacé. On n’a rien contre les agriculteurs mais c’est bien la loi qui le dit : ce sont les transporteurs qui doivent effectuer ce travail là », assure-t-il. « Faire appel à des engins roulant au fioul leur revient aussi beaucoup moins cher », ironise les professionnels du transport.
Dans la journée, les transporteurs mécontents sont venus constater sur place, à la déchetterie de Cambaie-bas ouverte exceptionnellement depuis lundi ([voir ici]urlblank:http://www.zinfos974.com/Devant-l-urgence-le-TCO-ouvre-un-autre-site-de-depot-de-dechets-verts_a51937.html ), le balai des camions non réglementaires. Un contrôle en bonne et due forme en présence d’un huissier.
Le TCO promet de vérifier le parc de ses sous-traitants
Contacté, le TCO répond par l’intermédiaire de son directeur de l’environnement. François Hazard conforte immédiatement les transporteurs sur le fait qu’aucun engin ou camion agricole ne doit emprunter les routes. « Nous, nous passons un marché de sous-traitance avec des collecteurs que sont la STAR, SEPUR et Véolia. La prestation prévoit l’utilisation de camions 19 tonnes ou 26t. Nous interrogerons nos collecteurs pour savoir si des camions de type agricole ont été utilisés ou ne sont pas à jour de leur agrément de transporteur », explique le directeur de l’environnement.
Cependant, il concède que les « tractopelles ou chargeurs à canne ont toujours été utilisés ». L’histoire ne dit pas si ces derniers respectent les airs agricoles ou s’aventurent sur des chemins ou routes réservées aux véhicules. Le TCO promet en tout cas de vérifier auprès des trois entreprises sous-traitantes la teneur exacte de leur parc. « En laissant entrer sur son site des camions agricoles, le TCO se rend également responsable de cette concurrence déloyale », maintient Didier Hoareau, sans compter sur d’éventuels accidents qui pourraient survenir sur la voie publique.