Donner plus de travail aux TPE-PME locales: c’est le but de la convention et en partie de la charte signées ce mercredi à la pyramide inversée par la Région. « Nous voulons faciliter l’accès à la commande publique pour ces petites entreprises et fixer davantage de projets entre les acteurs publics et privés », explique Didier Robert, président du Conseil Régional.
La « Stratégie du bien acheter »
Une première convention sur la « Stratégie du bien acheter » a été signée par la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises), l’ADIR (Association pour le Développement Industriel de la Réunion), l’ARTIC (Association réunionnaise des professionnels des technologies d’information et de communication), la FRBTP (Fédération Réunionnaise du BTP), la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), l’UPA (Union professionnelle artisanale), la SYNTER (Chambre Syndicale des Bureaux Techniques et Ingénieurs Conseils de la Réunion) et la Région.
D’une durée de trois ans, la convention assure que les co-signataires faciliteront l’accès à l’information pour les petites entreprises afin qu’elles puissent planifier leurs activités autour des besoins des différentes filières et ainsi répondre à la commande publique. Cette information passera notamment par un Journée annuelle du Territoire, prévue en juin 2014, qui présentera aux TPE-PME le plan de charge de l’année.
« C’est trop compliqué pour les TPE de répondre aux appels d’offres, confirme Franck Legros président de l’UPA. En tant que chefs d’entreprises, nous demandons à ce qu’il y ait de la transparence par rapport aux métiers qui sont demandés afin de mieux répondre à ces marchés ».
Les revendications sont similaires du côté du BTP et des technologies de l’information et de la communication: « Les TPE du BTP sont fragilisées. Il y a peu de visibilité et on perd tous les jours des entreprises et des salariés », affirme Jocelyn Fougerais, président du CAPEB. Manuel Warlop, président de l’ARTIC explique: « Nous sommes une filière atypique et nous sommes majoritairement constitués de TPE. L’accès à la commande publique est une très bonne nouvelle pour elles ».
Pour Dominique Vienne, président de la CGPME, qui a initié la convention, « il ne faut plus se dire que les entreprises locales ont des droits, mais plutôt que les acheteurs, ou investisseurs, ont un devoir d’acheter ». Des informations sur les entreprises locales se trouveront sur le site de la Région et seront aussi ouvertes aux chambres consulaires et aux signataires de la convention.
La nouvelle route du littoral: un grand chantier pour les grandes entreprises?
Didier Robert répète que la nouvelle route du littoral (NRL) ne peut qu’apporter du bon à toutes les entreprises: « Avec la crise, les grandes entreprises sont descendues sur les petits marchés et ont asphyxié les TPE-PME. Le chantier de la NRL fera remonter les grosses entreprises et laissera place aux autres ». À cela, Eric Buffi, vice-président de la FRBTP répond: « La NRL c’est bien mais ça n’aidera pas les TPE. Il faut rester vigilant pour que toutes les entreprises puissent grandir ».
La charte « Je m’engage pour faire gagner La Réunion »
En parallèle de la signature de la convention, la Région a également signé la charte « Je m’engage pour faire gagner La Réunion » avec l’État et la CGPME, afin de favoriser les échanges économiques locaux. « Les collectivités doivent sensibiliser leurs agents à acheter local et les entreprises doivent l’apprendre à leurs équipes aussi », explique Dominique Vienne. Il s’agira là de la promotion du travail entre les services de l’État, les collectivités, les entreprises, les employeurs et les salariés à l’échelle du département.
Un grand chantier pour les TPE et PME prévu
Le président de la Région a terminé sur une note prometteuse mais pas encore concrétisée: celle d’un grand chantier qui bénéficierait aux TPE-PME. Le coût du chantier s’élèverait entre 800 millions d’euros et 1 milliard d’euros et serait dédié à la réhabilitation de tous les logement sociaux de l’île, en partenariat avec la SIDR, la SHLMR, la SEMAC… Des travaux de plomberie, d’électricité, de carrelage et de peinture des petites entreprises seraient nécessaires pour assurer une remise à la vente par la suite.