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Stéphane Séry, un Réunionnais dans les pas de Manuel Valls

Guider le Premier ministre dans ses déplacements. Tel est le rôle du commandant de l’Armée de l’Air Stéphane Séry. Ce patronyme à la consonance péi trahit l'origine de cet officier de "bientôt 38 ans" qui a fait ses armes au Tampon ! Entretien avec un Réunionnais toujours à moins de cinq mètres de Manuel Valls.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 12 juin 2015 à 18H05

Stéphane Séry, quel lien avez-vous avec La Réunion ?
Je suis né à Saint-Denis. Mon père est né à Petite Ile, ma mère est née à l’Entre Deux. Je suis issu d’une famille de yabs (rires). J’ai fait tout mon parcours à Saint-Denis avant d’orienter le début de mon parcours militaire à l’Ecole militaire préparatoire de La Réunion, à l’EMPR du Tampon entre 1988 et 1992. A la fermeture de l’établissement, c’est tout naturellement que j’ai continué mon parcours dans un lycée militaire en métropole, à Aix-en-Provence. Et j’avais ce désir d’entrer dans l’armée et de devenir pilote militaire. C’est un désir qui ne m’a jamais quitté. Finalement, j’ai essayé tout ce que j’ai pu pour réaliser ce rêve.
 
Vous êtes donc aussi pilote ?
J’ai commencé mon parcours dans l’Armée de l’Air en tant que sous-officier. Et ensuite j’ai passé le concours interne pour devenir officier et ensuite pilote militaire, plus précisément pilote de transport militaire sur C-130 Hercules.
 
Vous avez même officié en tant que pilote instructeur ?
Oui, pilote instructeur durant mon affectation aux Etats-Unis (Texas) pendant trois ans. En tant qu’officier d’échange, les Américains m’ont permis d’être instructeur sur l’avion sur lequel je pilotais à l’époque pendant la dernière période de mon affectation, ce qui a été un grand honneur, une grande joie pour moi de pouvoir instruire les pilotes américains sur leur propre procédure.
 
Vous êtes sorti premier de la promotion des officiers mécaniciens de l’Air, c’est bien ça ?

J’étais dans la tête des admissions à l’école d’officiers, dans une certaine spécialité.
 
Comment devient-on aide de camp d’un chef d’Etat ou de Gouvernement ?

C’était vraiment un pur hasard pour moi parce que je suis revenu des Etats-Unis et au moment où j’ai appris que je devais revenir en France à l’issue de mon affectation, il m’a été proposé par mon gestionnaire d’occuper ce poste. Ça m’a énormément surpris au départ. C’est vrai que ce n’était pas une voie que je voulais initialement prendre ou que je pensais prendre. Et franchement, depuis un an, je ne regrette pas d’avoir embrassé cette voie. De vivre finalement des choses qui sont tout à fait extraordinaires, tous les jours. Et je mesure l’honneur qui m’est fait de pouvoir vivre cette expérience chaque jour.
 
Vous occupez donc ce poste depuis précisément…?
…Juillet 2014.
 
C’est votre fiabilité, votre loyauté qui ont été primordiales pour être sélectionné ?
A partir du moment où vous avez un bon dossier, que vous êtes bien noté, effectivement vous faites partie des gens qui sont sélectionnables pour ce genre de poste.

 

Les discours du Premier ministre sont dans votre mallette ?
Tout à fait. Ça fait partie de notre rôle de guider le Premier ministre sur des séquences et de faire en sorte de faciliter sa visite, de faciliter son accès aux interlocuteurs, de lui donner les notes et les discours qui ont été rédigés par les conseillers de son cabinet.
 
Etes-vous venu en repérage avant cette visite ?
Il y a quelques semaines tout à fait.
 
C’est le fait d’être Réunionnais qui a motivé le choix de votre présence sur cette visite ?
Pas du tout. Nous sommes deux aides de camp et j’ai un ami et collègue de l’Armée de Terre. Il se trouvait que dans la programmation, c’est moi qui me suis porté volontaire pour cette visite.
 
Ce n’est donc pas une faveur que l’on vous fait. Revenez-vous régulièrement dans votre île ?
Je suis rentré en septembre dernier. Je suis revenu en mars pour un mariage et un baptême. Et là j’ai le plaisir de revenir avec le Premier ministre.
 
Votre famille réside toujours à La Réunion ?
Tout à fait. Ma mère habite au Tampon et j’ai une sœur qui habite Saint-Denis. Une autre qui vit à Saint-Paul. Tout le reste de ma famille est là.
 
Vos proches sont dans la foule, depuis hier, appareil photo à la main ?
(rires) Oui, à commencer par hier matin au monument aux morts, dès notre arrivée.  
 
La passion des vols ne vous manque pas trop ?
C’est sûr que c’est un rôle qui nous écarte de l’opérationnel dans lequel j’aime à œuvrer mais c’est une période d’éloignement du cadre opérationnel qui est prévue pour tout officier dans sa carrière.
 
Votre lettre de mission s’achève lorsque le Premier ministre quittera ses fonctions ?
Mon affectation durera entre deux à trois ans. En fonction des échéances de concours, de qualification supplémentaire que j’ai à acquérir avant la fin de ma carrière. Tout ça va décider de mon départ du cabinet du Premier ministre ou pas.
 
Vous avez quitté le département pour parachever votre formation. Quel conseil donneriez-vous à un jeune Réunionnais qui hésiterait ?
Tout simplement, il faut avoir l’esprit ouvert. Saisir les opportunités. Ne pas avoir peur de s’éloigner de La Réunion parce qu’on sait très bien qu’on vient d’ici et qu’on y reviendra un jour ou l’autre définitivement. C’est extrêmement intéressant que de pouvoir s’enrichir en métropole ou dans le reste du monde. J’ai rencontré beaucoup de Réunionnais à travers le monde. Des gens qui n’ont pas eu peur de s’expatrier. Des gens qui ont de très beaux parcours et qui ne le font pas forcément savoir mais qui j’en suis sûr, ont un énorme plaisir à revenir à La Réunion et de toute façon savent où sont leurs racines et d’où ils viennent.
 

 

Stéphane Séry, un Réunionnais dans les pas de Manuel Valls

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