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Ste-Marie : La gestion de Jean-Louis Lagourgue subit à nouveau les critiques

Jean-Louis Lagourgue, ancien directeur général de la Caisse d’Epargne, depuis de nombreuses années maire de Sainte-Marie, prochainement président de la Cinor et depuis quelques semaines, vice-président de la Région attaché aux finances… Voilà un CV bien rempli. Plus que jamais, le voilà épié, observé, attendu au tournant sur les moindres petits dossiers, à commencer par […]

Ecrit par Melanie Roddier – le mercredi 30 juin 2010 à 07H41

Jean-Louis Lagourgue, ancien directeur général de la Caisse d’Epargne, depuis de nombreuses années maire de Sainte-Marie, prochainement président de la Cinor et depuis quelques semaines, vice-président de la Région attaché aux finances… Voilà un CV bien rempli. Plus que jamais, le voilà épié, observé, attendu au tournant sur les moindres petits dossiers, à commencer par ceux de sa commune sainte-marienne.

D’abord, la presse s’est faite l’écho, dès hier, des informations ressorties lors du dernier conseil municipal de Sainte-Marie : la commune est la deuxième plus endettée de la Réunion (après celle de Saint-Louis). En 2009, la dette par habitant s’élève à 1.341 euros. Dans son travail d’opposition, Christian Annette a, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d’alarme à l’occasion des conseils municipaux mais aussi auprès de l’Etat, sur les défaillances de la gestion communale. « C’est ubuesque« , lance à la presse le leader de l’opposition qui s’interroge sur la légitimité de Jean-Louis Lagourgue à compter les sous de la Région Réunion quand sa ville croule sous les dettes…

La chambre régionale des comptes de la Réunion écrivait déjà en 2003 que la situation financière de la commune est particulièrement « dégradée » par « l’absence totale de capacité d’autofinancement« , et que « force est de constater que la mobilisation des emprunts a été affectée, au moins pour partie, au remboursement de l’annuité en capital de la dette« . En 2007, elle notait « un recours accru à l’emprunt avec pour conséquence une détérioration de la capacité à se désendetter« .

Élément susceptible de créer la polémique, le vote lundi du compte administratif 2010. Christian Annette a soulevé, face à ses camarades, la problématique suivante : « Il faut examiner et voter le compte de gestion avant le compte administratif« . C’est précisément l’article 2121-31 du Code général des Collectivités locales qui stipule : « Le conseil municipal arrête le compte administratif qui lui est annuellement présenté par le maire. Il entend, débat et arrête les comptes de gestion des receveurs« . Règle juridique confortée par un arrêt jurisprudentiel du Conseil d’État du 3 novembre 1989 : « Le conseil municipal ne peut valablement délibérer sur le compte administratif du maire sans disposer de l’état de situation de l’exercice clos dressé par le receveur« .

Là encore, il n’en a pas fallu davantage à Christian Annette pour rédiger, hier, une énième lettre adressée au Préfet afin que « les services de l’Etat réagissent avant qu’il ne soit trop tard« , et envisager un recours auprès du tribunal administratif alors même qu’il est prévu aujourd’hui de valider le compte administratif en l’état.

Par ailleurs, si l’on observe les comptes administratifs de la commune sur ces dernières années, il est spécifié dans le volet des recettes de fonctionnement que la Cinor a accordé en 2009 une avance de 600.000 euros à la commune de Sainte-Marie, remboursable en quatre ans à partir de 2010. Pour l’année 2010, c’est 1 million 100 000 euros qui lui seront octroyés alors même qu’aucune trace de remboursement des 600.000 euros n’apparaît. « Si les chefs d’entreprise savaient que leur taxe professionnelle sert à combler le déficit de Sainte-Marie, que se passerait-il?« , avance à ce propos Christian Annette. Plus globalement, outre le fait de savoir s’il est bien du ressort de la Cinor de jouer un rôle de banquier, la population est en droit de se demander quand et comment cet emprunt va-t-il être remboursé, et l’Etat n’a-t-il pas là un rôle à jouer en tant qu’autorité de contrôle de la légalité, se demande le principal opposant à Jean-Louis Lagourgue.

Pour l’élu de l’opposition, l’une des réponses au gouffre financier dont souffre la commune de Sainte-Marie passe par la stabilisation de la masse salariale, un combat qu’il mène depuis déjà plusieurs mois : « Il est illusoire de vouloir réduire la masse salariale en serrant les petits salaires, il faut s’attaquer aux très hauts salaires« …

 

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