Les cours de moto ont tourné à l’empoignade dans une auto-école du sud de l’île. Une plainte pour violences a été déposée contre un moniteur et gérant d’auto-école sudiste après que ce dernier ait tenté d' »étrangler » un de ses élèves pendant une altercation.
Parole contre parole, les deux protagonistes livrent leurs versions au commissariat de police de Saint-Pierre qui tente, depuis quelques jours, de démêler le vrai du faux des déclarations des deux parties.
Le 17 juillet 2014, un jeune homme s’inscrit dans cette auto-école afin d’obtenir le permis moto. Il paye 1.470 euros(*) mais très vite, déclare-t-il, les prestations et le suivi de l’apprentissage par les moniteurs ne sont clairement pas à la hauteur.
« Dès le premier jour il y avait quelque chose qui n’allait pas, il y avait des élèves et des motos mais aucun moniteur« , commence par raconter le nouvel inscrit.
Renseignements pris autour de lui avec des élèves plus anciens, ces derniers confirment qu’ici, c’est « la débrouille » qui prévaut. Bon gré mal gré, en s’entraidant entre élèves, l’apprentissage sans moniteur se poursuit.
La dernière semaine du mois d’août, le gérant informe son élève qu’il doit passer l’examen du plateau le 26 août. Surpris par cette rapidité, ce dernier annonce qu’il préfère plutôt passer l’examen au mois de septembre car il ne se sent pas encore prêt. Le gérant l’oblige à passer l’examen. « Bien entendu j’échoue avec deux autres élèves de l’auto-école qui connaîtront le même sort« .
Viendra ensuite l’examen de circulation. Là encore, l’élève est en total désaccord avec le gérant de l’établissement. Les choses se passent mal.
Lundi 8 septembre, le gérant de l’auto-école annonce à son élève qu’il devra se présenter à l’examen devant un inspecteur dans la même semaine, le jeudi, alors que son élève n’a encore reçu aucune des dix heures minimum obligatoires.
Le moniteur insiste. Il propose à son élève une procédure accélérée. Des heures de conduite sont programmées le lundi 8 septembre.
« A mon arrivée, il n’y avait que deux motos pour trois élèves. Les deux autres avaient au minimum 12 heures de cours à leur actif. Ils ont néanmoins pris les deux motos. Le moniteur me demande alors de le rejoindre dans la voiture suiveuse et m’annonce que mon heure de cours comptera malgré tout. Je n’étais pas du tout d’accord avec ça« , explique l’élève dans sa déposition.
Un certificat médical à l’appui
Les événements s’emballent. Devant l’insistance du moniteur pour lui faire passer l’examen sans aucune heure de pratique, le jeune homme menace de porter plainte.
Le moniteur préfère en rire mais le ton change rapidement. L’élève est bousculé. Le moniteur saisit son vis-à-vis au niveau du cou à l’aide d’une seule main.
L’élève arrive à se dégager, le tout devant des témoins de chaque camp. La suite se jouera devant la police par un dépôt de plainte auquel sera adjoint un certificat médical constatant une contusion au niveau de la gorge nécessitant un jour d’ITT.
Mis en cause tant dans le sérieux de l’encadrement de son auto-école que pour ces faits de violence, le moniteur se défend. Selon lui, l’élève à qui il a eu affaire était « un fou« , « un excité » qui « allait prendre la moto et partir avec« , avance-t-il pour expliquer son geste.
Il réfute par ailleurs tout manque de personnel pour le suivi de l’apprentissage des inscrits sur sa piste de Saint-Pierre. « On est à deux moniteurs sur la piste. Moi je n’ai rien à me reprocher. On est dans un pays de droit. J’ai des témoins« , clame très confiant le moniteur.
L’affaire suit son cours.
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(*) il s’agit d’une double inscription : pour le jeune homme agressé et sa compagne qui passait aussi le permis A dans la même école et en même temps