Rythmes scolaires suite et pas encore fin. Saint-Paul adoptait ce mercredi après-midi sa position officielle sur l’application de la loi Peillon.
Au terme d’un chapelet de « considérant », Joseph Sinimalé s’engouffre dans la brèche entre-ouverte par 14 autres maires de la Réunion, farouchement décidés à bousculer les plans du gouvernement.
En prenant appui sur la fronde déjà constatée « localement et dans des villes métropolitaines de même strate qui font valoir que la réforme est inapplicable, inadaptée et n’offre pas de plus-value pour les enfants », le maire bétonne son argumentation. Pas de quoi émouvoir Emmanuel Séraphin, élu d’opposition PLR, qui a pris la parole sur cette thématique en l’absence d’Huguette Bello, l’ancienne directrice d’école.
« Ces 50 considérants sont un écran de fumée », a-t-il lancé en séance. « Ils montrent exactement ce que vous pensez de l’éducation », s’adresse-t-il à Joseph Sinimalé.
L’empilement de raisons opportunes voire farfelues selon lui – comme celle du coût du ravitaillement en hélicoptère pour les écoles de Mafate – et les chiffres censés détailler le coût de la mise en place de la réforme « ne servent qu’à effrayer », selon l’ancien adjoint. Sa longue prise de parole finira d’ailleurs par agacer des membres intenables du public, malgré les rappels à l’ordre du maire. Une récurrence à Saint-Paul.
« Vous interprétez ! »
« Vous considérez l’école comme une charge mais l’école est un investissement », formule Emmanuel Séraphin. L’opposition ne croit d’ailleurs pas à la menace d’augmentation d’impôts brandie par la municipalité pour finir de démontrer que cette réforme est inenvisageable en l’état. « L’équilibre financier de son application ne pourra être atteint qu’en augmentant la pression fiscale locale de 4,89% la première année et de 2,96% la deuxième », s’inquiète le maire.
Là où l’opposition y voit une fin de non recevoir pour la réforme, Joseph Sinimalé s’est défendu de vouloir figer cette prise de position. La preuve tient selon lui que le conseil a été invité à voter sur la « demande d’ouverture de véritables discussions autour d’un modèle d’école de réussite pour tous. Il n’y a pas marqué : « décider » », a-t-il fait remarquer. « Vous interprétez ! », lance-t-il à l’opposition.
« La loi doit être appliquée », réplique Emmanuel Séraphin. L’affaire a été sans surprise adoptée, l’opposition votant contre.