« Couvrez ce sein que je ne saurai voir ! » Tel est l’avis de la Ville de Saint-Paul qui a annoncé hier, dans un communiqué, l’interdiction du monokini sur l’ensemble des plages de l’Ouest: « Toute tenue qui laisserait entrevoir les parties génitales ou la poitrine constitue une exhibition sexuelle » et se voit donc « interdite sur tout le littoral de Saint-Paul à compter du mercredi 1er avril« .
Une décision mûrement réfléchie si l’on en croit Patrick Florès, élu en charge de la sécurisation des activités balnéaires à Saint-Paul. « Nous recevons régulièrement des plaintes de baigneurs choqués par la pratique du monokini« , rapporte-t-il. La commune a ainsi estimé que les seins nus « pouvaient être de nature à provoquer le scandale et à offenser la pudeur ».
Ce mercredi sur la plage de l’Ermitage, la décision a été plutôt bien accueillie par les baigneurs. Christine, 43 ans, est une adepte du monokini : « Je le fais pour avoir un bronzage homogène. Les traces que laissent les deux-pièces ne sont pas très jolies. Mais si c’est interdit, je ne vais pas aller à l’encontre de la loi« .
Sonia, elle, porte toujours un bikini. « Ça me met mal à l’aise de me dire que d’autres personnes puissent voir sa poitrine, confie la jeune femme de 21 ans. On vit sur une petite île, où tout le monde se connaît. Je n’ai pas forcément envie de croiser un prof dans cette tenue ! »
« C’est dommage ! estime Thomas, 24 ans. Bronzer seins nus n’a rien de malsain. Au contraire, à trop priver les citoyens de certaines libertés, on finit par créer des vices ».
Précisons que l’interdiction vise surtout la gente féminine. Si le port du monokini est devenu une pratique courante sur les plages, il est désormais passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000€ d’amende selon l’article 222-32 du code pénal.