Alors que vers 17h, les adjoints de la mairie de Saint-Paul accompagnés de la directrice de la CCAS et d’un représentant de la sous-préfecture de Saint-Paul étaient en conférence de presse, les familles en recherche « médiatique » de logement ont pris la décision de mettre un terme à une grève de la faim éclair.
« C’était plus symbolique qu’autre chose », se justifie Dominique Romély de l’Association pour le développement de Saint-Paul qui « accompagne » (comme il le dit lui-même) ces mères de famille depuis le début.
De cet « accompagnement », Jean-Marc Gamarus, 1er adjoint à la mairie de Saint-Paul, a son propre avis. « Ces deux présidents d’associations (en parlant de Dominique Romély et de Jean-François Fromens, le président de l’Association Départementale contre l’Exclusion et la Précarité (ADEP), ndlr) ont été candidats aux dernières cantonales », jase l’élu saint-paulois. Une étiquette qui suffit pour justifier la prudence de la mairie sur le degré de nécessité de ces mères dans la recherche d’un toit.
L’équipe municipale obligée de communiquer au CCAS
Emmanuel Séraphin, adjoint à l’aménagement et au logement, évoquait même hier que le compagnon de l’une des demandeuses serait en voyage à Madagascar. De quoi émettre, selon l’équipe municipale, de sérieux doutes sur les motivations des mal-logés.
Hier, les élus ont tenus un point presse à l’écart de l’Hôtel de ville, pour ne pas éveiller les soupçons des ex-squatteurs bien en vue devant les portes de la mairie centrale. La conférence s’est tenue dans les locaux du CCAS situé à 500m de là.
Le jeu de cache cache continue aujourd’hui. A 14h, la réponse des demandeurs de logements viendra. « Nous donnerons notre version de la tentative d’immolation d’hier », promet Dominique Romély. « Et nous parlerons aussi des agressions des policiers municipaux qui ont fait dégager les pancartes des grévistes. Tout le monde a le droit de protester, avec ou sans pancarte. On se croirait revenu en URSS il y a 40 ans… ».