« Pour justifier l’injustifiable, on a expliqué que ces augmentations étaient nécessaires pour réaliser des investissements. Or, non seulement les investissements n’ont pas augmenté, mais ils n’ont jamais été aussi bas depuis quelques années », s’insurge-t-il.
Le taux de réalisation des investissements, en baisse de plus de 20% selon lui, est également pointé du doigt. « Avec 55% de taux de réalisation, c’est à peu près ce que la délégation spéciale a accompli lorsque les élections ont été annulées en 2009. À quoi servent le maire et son équipe s’ils ont le même rendement que quatre personnes ? », tâcle l’élu PLR.
Pour lui, la solution, plutôt que de taxer les administrés, résidait en une diminution des charges de fonctionnement, lesquelles ont « explosé depuis 2014 ». Mais « les élus ont préféré garder leur train de vie plutôt que de réduire les gaspillages ».
« Les perquisitions se succèdent dans les services de la mairie »
Alors que les orientations budgétaires doivent être débattues en conseil, Emmanuel Séraphin s’inquiète de l’absence de réel débat. « Les élus n’interviennent pas pour défendre leur délégation car ils n’ont aucune marge de manœuvre ou aucun intérêt à créer le débat », affirme-t-il, avant de se pencher sur le contenu de ces orientations.
Le premier axe retenu cette année est « l’accompagnement du cercle familial ». De quoi faire ironiser le conseiller municipal. « Fait-on allusion à la famille des élus ? À celle du maire ? », raille-t-il, avant de reprocher : « Toujours est-il que [jamais un maire en place n’a embauché autant sa famille]urlblank:http://www.zinfos974.com/PLR-Le-maire-embauche-sa-famille-a%CC%80-Saint-Paul_a110616.html (frère, neveux, nièces, cousins…) ».
Les charges de personnels étant « passées de 78 millions en 2013 (sous l’ancienne mandature) à 90 millions en 2016″, le membre de l’opposition estime qu’il s’agit là d’un « véritable affront fait au 19.000 chômeurs de la commune », et déplore que les personnels permanents en pâtissent, ne profitant ni de titularisation, ni d’augmentation de salaires. « Par ailleurs, des agents communaux éligibles à un CDI ont été licenciés à l’arrivée de la nouvelle équipe. Une enquête est en cours pour vérifier s’il n’a pas eu discrimination à l’embauche », souligne-t-il au passage.
L’occasion également d’évoquer les affaires concernant la fille du maire, Sandra Sinimalé, « soupçonnée d’emploi fictif au centre de gestion ». « Depuis plusieurs jours, des perquisitions se succèdent dans les services de la mairie ». L’élu évoque alors « un vent de panique », mettant en avant des « notes de services demandant à certains agents de se rendre sur leur lieu de travail » et « des voitures mises à disposition rappelées au service technique ».
De manière générale, Emmanuel Séraphin regrette qu’il n’y ait « rien de nouveau » dans ces orientations budgétaires. Il estime qu’il n’y a pas de réelle politique sportive ou associative, et déplore qu’il n’y ait « rien sur les dossiers attendus par les habitants des quartiers », comme l’aménagement de l’Oeil de Boeuf ou la réhabilitation de la rue des Mouettes.
« Du divertissement, mais pas de culture »
Pour ce qui est de la politique culturelle, Suzelle Boucher, ancienne adjointe à la culture (sous la mandature d’Huguette Bello), dénonce un « vide sidéral ». « Le maire propose du divertissement, mais pas de culture. Or, c’est la culture qui vient nourrir l’individu, sa pensée, qui le rend responsable de son avenir », tire-t-elle la sonnette d’alarme.
« Au TCO, en pleine séance plénière, Joseph Sinimalé avait dit qu’il était contre la culture. C’est malheureusement la seule promesse qu’il ait tenue », se désole-t-elle encore, en colère face à cette « politique de sabotage de ce qui a été fait par l’équipe précédente » et « inquiète pour l’avenir ».
Pour sa part, Guylain Moutama pointe du doigt « l’absence d’amélioration de la station balnéaire de Saint-Gilles et des alentours » et commente : « Il faudrait que les élus du secteur mouillent un peu le maillot. Il y a des jeunes qui vont se former en métropole et qui se retrouvent sur le carreau, ils pourraient prendre le travail qu’aujourd’hui les élus ont sans rien faire ».
Alors qu’il avait [appelé le premier magistrat à la démission en décembre dernier]urlblank:http://www.zinfos974.com/Emmanuel-Seraphin-appelle-Joseph-Sinimale-a-demissionner_a108702.html , Emmanuel Séraphin réitère ce mardi son message. « Il a menti à la population lors de l’augmentation des impôts. Il appauvrit encore les plus faibles tout en s’enrichissant avec les indemnités qui ont augmenté (…). Il devrait arrêter les dégâts avant que les conséquences ne soient irréparables pour la commune », conclut-il.