L’ambiance était festive dans le sud sauvage pour le deuxième meeting de François Hollande à La Réunion. Entre 3000 et 6000 personnes, selon les estimations, sont venues écouter le candidat socialiste à l’élection présidentielle (2700 places assisses). Comme un symbole, le meeting de Saint-Joseph était organisé « Place François Mitterand ». Les nombreux militants de Patrick Lebreton ont fait une véritable ovation à François Hollande.
Après l’intervention de quelques Saint-Josephois venus évoquer notamment les problèmes liés au chômage chez les jeunes diplômés, c’est Patrick Lebreton qui a discouru pour critiquer la politique de Nicolas Sarkozy. Le député-maire de Saint-joseph a surtout évoqué les cadeaux fiscaux du Président sortant envers une minorité de privilégiés : « ses amis ». Patrick Lebreton a d’ailleurs évoqué la « loi Tepa », plus connue sous le nom de « paquet fiscal », et n’a pas résisté à un petit jeu de mots créole : « La loi Tepa, té pa pou nou » a-t-il lancé.
Le ton était donné avant que François Hollande ne prenne à son tour la parole. Il était beaucoup question des jeunes dans le discours du candidat, son leitmotiv étant de « faire de la jeunesse la grande priorité du prochain quinquennat « . François Hollande a rappelé son intention de redonner davantage de moyens à l’éducation nationale et a promis qu’une part des 60.000 postes qu’il a prévus de créer reviendront à l’Outre-mer, tout comme les contrats d’avenir.
Une forme de préférence régionale ?
François Hollande a également abordé l’épineux problème de la préférence régionale. Même s’il a prévenu qu’il n’était pas acceptable de « réserver des emplois », il a affirmé la nécessité que les jeunes formés à La Réunion puissent passer des concours de la fonction publique à La Réunion. Le candidat socialiste s’est par ailleurs attaqué au pouvoir d’achat, jugeant inacceptable « ces monopoles, ces ententes, ces abus de positions dominantes ». Selon lui, il faut garantir la concurrence et mettre en place un « bouclier qualité-prix » car il n’est pas normal que « les prix soient 50 % plus chers qu’en métropole ». Pour François Hollande il n’y a pas eu de volonté politique d’agir sur la problématique de la vie chère et des monopoles. « Nous y mettrons bon ordre » a-t-il promis.
« L’ardoise magique »
A Nicolas Sarkozy qui réclame aux électeurs de l’aider, François Hollande répond « Oui, aidez-le, aidez-le à partir ». Le candidat socialiste évoque les ardoises magiques de son enfance pour évoquer le bilan de son adversaire. Selon lui, le Président sortant tente de faire oublier l’ardoise qu’il laisse en héritage.
A la fin de son discours et avant de poursuivre son tour de l’île, François Hollande a promis de revenir à Saint-Joseph… comme chef d’État. L’histoire nous dira s’il s’agissait d’un poisson d’avril….