Ils en ont ras-le-bol !
Les artistes et acteurs culturels de La Réunion, répondant à l’appel d’un mouvement national, ont entamé ce lundi, depuis 10 heures, une marche pour la défense de la culture. Une cinquantaine de personnes s’est donc rassemblée devant la préfecture pour appeler à « une refondation de la politique culturelle » et pour dénoncer « une baisse continue des budgets« .
« On marche pour que l’Etat ne se désengage pas, pour que les subventions arrêtent de baisser, et parce que le budget de la culture n’a jamais été aussi bas. On marche parce qu’on est contre la marchandisation de la culture« , explique Lolita Monga, directrice du centre dramatique de l’Océan Indien et représentante du Syndeac (syndicat des entreprises culturelles) à la Réunion.
« C’est devenu compliqué (de faire de la culture, ndlr), comme partout. François Hollande avait dit que la culture n’était pas une variable d’ajustement et que c’était l’avenir. On voit aujourd’hui que ce n’est pas ce qui se passe« , ajoute-t-elle.
« Le budget de la culture n’a pas augmenté depuis 1981 »
« Le budget de la culture n’a pas augmenté depuis 1981« , rappelle pour sa part Morgane Cartron, qui travaille au centre dramatique de l’Océan Indien. « Il ne faut pas qu’on soit oubliés ! Tous les corps de métiers dans la culture sont importants. Nous souhaitons avoir peut-être un peu plus de moyens mais surtout ne pas fermer des salles comme ce qu’il s’est passé pour le Bato Fou il y a quelques semaines« .
Christian Vittori, créateur dont la maison d’édition Azalée Editions, fondée en 1981, a dû être liquidée fin 2013 ajoute : « Notre démarche n’est absolument pas politique. Au fur et à mesure du temps qui passe, que ce soit sous Nicolas Sarkozy ou pire encore aujourd’hui avec François Hollande, vous avez une volonté de destruction d’un des piliers de notre société. Il faut ouvrir les yeux ! Sans artistes, sans écrivains, sans réflexion, sans critique, la société devient molle et sans âme« . Ce dernier reproche notamment aux collectivités locales de ne pas l’avoir soutenu dans les moments difficiles, parlant de « volonté indirecte de destruction« .
Les manifestants ont d’abord été reçus par le directeur du cabinet du Préfet de La Réunion, Loïc Obled. Ils se sont ensuite rendus devant les locaux de la DAC OI (direction des affaires culturelles de l’Océan Indien), où ils ont été reçus par le représentant du ministère de la Culture, Marc Noushi, qui a exprimé un message « d’empathie » à destination des acteurs culturels.
La marche entamée ce lundi matin doit les conduire jusqu’au Conseil Régional, en passant par l’hôtel de ville et le Conseil général.