Cela fait plus de 12 ans qu’Amédé Helias mène son combat contre l’étude notariale de Me Pascal Michel. « Je me suis fait avoir et ils m’ont tout pris. Je vis depuis des années avec ma femme et mes trois enfants dans une maison insalubre », annonce-t-il.
Après plusieurs manifestations, grèves de la faim, un procès, des courriers et son intervention devant le tribunal de Saint-Denis la semaine dernière, Amédé Hélias a décidé ce matin de demeurer devant l’étude de notaire sur la rue de Paris, avec une pancarte à ses côtés: « Vente frauduleuse notaire ».
« En 2001, j’ai acheté un morceau de terrain à 80.000 euros à Saint-François, sur lequel je ne peux rien construire, et une maison qui tombe en ruine », explique-t-il. Un terrain trop dangereux pour être conforme à la loi, selon lui, et qu’on lui aurait vendu illégalement à cause de nombreuses irrégularités peu claires. Le Dionysien n’aurait par exemple jamais paraphé d’acte de vente. « Les notaires, eux, ont une copie de l’acte avec mes initiales dessus. Mais ce n’est pas ma signature », assure Amédé.
Pour Me Pascal Michel, tout est conforme à la loi et il s’agit d’un simple « coup de malchance » que le terrain ait été déclaré en zone rouge peu après l’achat d’Amédé Hélias. Une coïncidence que plusieurs personnes du collectif Éveil Citoyens 974, qui soutient Amédé Hélias, trouvent louche.
« Il a signé l’acte de vente, le certificat d’urbanisme, et tout les documents nécessaires. J’en ai la preuve. La copie non-signée qu’il détient est celle qui lui a été envoyée mais nous avons la copie signée, explique le notaire, la suite ne nous concerne pas. Je suis désolé pour lui ».
« C’est devenu sa raison de vivre »
Amédé Hélias a découvert qu’il y avait un problème avec le terrain lorsqu’il a cherché à faire des travaux. La CINOR a formellement interdit tout aménagement sans la mise en place d’un dispositif d’assainissement. En d’autres termes, selon Me Pascal Michel, le remplacement de la fosse. « J’ai même envoyé un de mes ouvriers pour analyser le terrain et lui donner une idée de ce qu’il fallait faire, mais il n’a rien voulu savoir », précise le notaire.
Pour les notaires, cette histoire est devenue interminable: « Je pense que c’est devenu sa raison de vivre, tout simplement. Le tribunal a déjà tranché mais il ne lâche pas l’affaire. J’ai même proposé de lui acheté le terrain, mais il ne veut pas. »
Amédé Hélias ne compte pas faiblir. Il annonce qu’il commencera une grève de la faim dès demain, devant l’étude des notaires, pour tenter une fois de plus, de se faire entendre.