Joé Bédier sera candidat aux prochaines élections municipales à Saint-André. Le premier adjoint d’Eric Fruteau, en charge des Affaires sociales, prend ainsi ses distances avec le maire actuel, sous le coup d’une inéligibilité.
« Saint-André, notre ville, a-t-elle le rayonnement et la dynamique socio-économique qu’elle mérite ? Ma réponse est non, a-t-il souligné devant une cinquantaine de militants réunis à Bras des Chevrettes. Comment voulez-vous que notre ville ait la dimension qui lui revient de droit, puisque des individus qui ne pensent qu’au pouvoir, et au favoritisme, détenaient les clés de notre ville durant tant d’années« .
Le ton est posé mais ferme, car Joé Bédier semble déterminé à y aller seul et à s’émanciper du maire. L’ancien conseiller municipal d’opposition et actuel premier adjoint d’Eric Fruteau explique : « J’aurais pu choisir la facilité, me poser chez moi dans mon fauteuil et regarder les autres combattre dans l’arène, a-t-il souligné. Ma situation de premier adjoint aurait pu me pousser à adopter un comportement suiviste mais j’aurais été en contradiction avec ma conscience, avec moi-même« .
« Il a entendu ça partout, et depuis, il ne me parle plus »
Avant de tirer à boulets rouges sur Eric Fruteau, malgré qu’il fasse toujours partie de l’équipe municipale : « Je ne peux me résigner à laisser notre ville aux mains de celui qui n’agit pas avec son coeur, mais uniquement sur des calculs électoraux, qui dirige notre cité saint-andréenne avec une vision totalitaire, qui prend des décisions unilatérales et ignore l’esprit d’équipe. De tels comportements sont intolérables dans une démocratie« , a lancé Joé Bédier, pesant chacun de ses mots.
De quand date sa rupture avec Eric Fruteau ? « Vous allez découvrir quelqu’un qui n’a pas la langue de bois« , indique-t-il d’abord. La rupture est intervenue selon lui lorsqu’Eric Fruteau et devenu inéligible en avril et qu’il l’a annoncé « dans sa cour familiale à Terre Rouge » (sa permanence, ndlr), comme l’appelle Joé Bédier. « Les sympathisants et les militants sont quasiment tous venus le voir pour lui dire de mettre Joé (à sa place, ndlr). Il a entendu ça partout et depuis, il ne me parle plus« , assure-t-il.
L’appel du pied au PCR
Pour y aller, Joé Bédier a lancé l’Union Démocratique pour Saint-André (UDSA), un jeune parti dont il est le président et qui se veut « en rupture totale avec les politiques pratiquées à Saint-André depuis plus de quatre décennies« . Christophe Pasquet en est le vice-président, David Gauvin le trésorier, Nazira Vingadachetty la trésorière et Priscilla Cevamy la secrétaire.
Joé Bédier compte bâtir son projet sur « deux axes principaux« , l’économie et le social « car il ne peut y avoir d’équilibrage social sans développement économique« . Il a déjà choisi son slogan de campagne, sur le ton de la proximité: « Ma priorité, c’est vous « .
Le premier adjoint désormais candidat a lancé un appel « à toutes les forces vives » mais également au PCR. « Au moment où je vous parle, je pense à mes amis et camarades du PCR, avec lesquels nous avons remporté une victoire historique en 2008, ainsi qu’à mes collègues du groupe majoritaire« , a-t-il souligné devant ses militants.
Joé Bédier a également expliqué qu’il souhaitait aller malgré tout jusqu’à la fin de son mandat de premier adjoint, dans la majorité d’Eric Futeau, donc, « si on m’en laisse la possibilité« , a-t-il pris soin d’ajouter. Rappelons que le maire actuel, qui a saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme pour contester la sanction qui lui a été infligée par le Conseil Constitutionnel, a prévu de s’exprimer sur les municipales dans les prochaines semaines.