Actuellement en Guyane pour la 22e conférence des présidents des régions ultrapériphériques, Didier Robert s’est montré très enthousiaste concernant la nouvelle stratégie de la Commission européenne à propos des RUP. En effet, Bruxelles s’est notamment engagé sur un traitement différencié RUP par RUP. Un « tournant majeur » pour le président de la Région Réunion.
Quels sont les enjeux de cette conférence des RUP ?
« La conférence des présidents de RUP qui se tient actuellement en Guyane est une conférence extrêmement importante puisque c’est l’occasion pour nous régions ultrapériphériques, après le Mémorandum* qui a été déposé fin mars sur la table de la Commission européenne, d’obtenir des réponses de la part de cette dernière. Ce que je veux retenir aujourd’hui, ce sont des éléments qui, de mon point de vue, sont positifs et encourageants et vraiment gagnants pour La Réunion et les régions ultra-périphériques. »
Que retenez-vous de la nouvelle stratégie de la Commission européenne concernant les RUP ?
« Je retiens trois informations majeures. Premièrement, la Commission reconnaît aujourd’hui plus que jamais l’importance d’une cohérence de l’action entre l’Europe, les États et les régions. Elle le dit de manière très claire, ce qui n’avait pas encore été le cas jusqu’à présent et renvoie chaque acteur en disant qu’à partir du moment où nous défendons le même objectif, un même projet et que nous travaillons ensemble pour y parvenir, nous sommes à peu près certains à ce moment là d’obtenir des résultats.
Deuxième point, la Commission européenne accepte aujourd’hui qu’il puisse y avoir un traitement différencié RUP par RUP. Il y évidemment un tronc commun et des choses communes à l’ensemble de ces régions mais à côté de ça, il y a des sujets sur lesquels nous sommes davantage engagés. Moi je me bats par exemple à La Réunion sur la question de la compétitivité des entreprises et sur la question de la mobilité. Sur ce point, c’est comment permettre aux Réunionnais aujourd’hui, sur le principe de la libre-circulation, de pouvoir mieux se déplacer dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ce traitement spécifique RUP par RUP est un tournant.
Enfin, dernier élément qui est fondamental pour moi, c’est celui d’une meilleure prise en considération de la dimension de l’intégration régionale. C’est ne pas nous imposer par exemple les accords commerciaux qui sont passés entre l’Union européenne et les États tiers et qui viennent complètement bouleverser nos économies mais faire en sorte que la Région Réunion par exemple, puisse être partie prenante à ces négociations et ces discussions bien en amont pour que nous ne soyons pas surpris et mis sous le joug d’accords commerciaux qui nous dépassent. »
Pensez-vous qu’Emmanuel Macron ira dans le sens de la Commission ?
« C’est ce sujet que nous allons plaider avec l’ensemble des RUP françaises auprès du président de la République pour lui dire qu’il y a incontestablement encore une fois aujourd’hui des avancées qui sont proposées par la Commission européenne. Ces dernières vont être traduites sur les plans législatifs et budgétaires d’ici le mois de mai 2018 et qu’il faut pour que cela fonctionne que l’Etat joue aussi son rôle et sa partition. C’est ce discours là bien sûr que nous porterons auprès d’Emmanuel Macron. »
*La conférence des présidents des régions ultrapériphériques s’est engagée à Funchal en septembre 2016 à présenter un nouveau Mémorandum afin d’établir un bilan des évolutions obtenues depuis le Mémorandum de 2009 et d’inspirer la nouvelle communication de la Commission européenne à l’égard des RUP qui sera présentée en octobre 2017. Ce document a été rédigé dans le cadre des travaux du Comité de Suivi, entre octobre 2016 et mars 2017, durant la présidence de la Guyane (septembre 2016-octobre 2017). Le 29 mars 2017, les présidents des RUP se sont réunis à Bruxelles afin d’adopter le Mémorandum et d’échanger sur son contenu. Le président Alexandre (Région Guyane) n’a pas pu être présent en raison du mouvement social en Guyane. Le Mémorandum a été remis collégialement à Jean-Claude Juncker – président de la Commission européenne – lors du 4e Forum des RUP qui s’est tenu les 30 et 31 mars 2017 à Bruxelles, par les présidents des RUP présents.
SI sur place