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Somip: Les indemnités de licenciement à l’origine du blocage du Port Est

Depuis un peu plus d'une semaine, le déchargement des navires marchands au Port-Est est au point mort. Et pour cause, le personnel de la Somip* attend d'avoir les garanties quant à la récupération de leur ancienneté dans le plan social qui se profile. De nouveaux éléments permettent d'émettre des doutes sur la réelle nature des intentions de la Somip.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 17 février 2012 à 10H48

Professionnels reconnus dans la maintenance des quatre portiques du Port-Est Réunion, les 12 techniciens en charge de la bonne marche de ces monstres d’acier boudent leur travail depuis plus d’une semaine. Sans leur intervention, les portiques ne peuvent opérer. C’est donc toute l’activité portuaire qui est paralysée.

Le déclenchement de la grogne des employés est provoqué par la perte du marché de maintenance des portiques par la Somipau profit du nouveau venu Endel.

Problème, et comme nous le témoignaient la semaine dernière des employés de la Somip, Endel est « prête à nous reprendre mais sans l’ancienneté acquise au fil de nos 12 années de services pour certains ». Inacceptable en somme.

Tant que la Somip remporte le marché, tout va dans le meilleur des mondes

Aujourd’hui, de nouveaux éléments portent à croire que la Somip joue la montre pour éviter un licenciement économique très coûteux pour elle.

Pour comprendre le noeud du problème juridique d’aujourd’hui, un historique est nécessaire. Montés en 1993, les premiers portiques font l’objet d’une prestation de maintenance en dehors de tout marché public à leur début. 2004 est l’année du premier appel d’offre intégrant l’article L122-12 du code du travail. Le détail a son importance. Cet article est retiré des appels d’offre suivants par les cadres juridiques de Port Réunion. Selon nos informations, l’intégration de cet article avait un caractère « abusif » dans le cadre d’un marché concurrentiel. Que disait cet article : il prévoyait la reprise des employés dont la société perdait le marché.

De tous les renouvellements de marché suivants (2007, 2009), l’article n’est donc tout naturellement pas intégré. Aucune conséquence n’est à noter tout simplement parce que la Somip obtient à chaque fois le marché.

2011 voit donc les premiers nuages s’amonceler. L’appel d’offre est lancé en juillet 2011 pour une réponse rendue par Port Réunion et la CCIR en fin d’année. La société Endel est choisie et chasse donc la société historique de ses bases.

Les indemnités de licenciement dans la balance

En l’état du cadre légal, la société Endel n’est donc pas obligée de reprendre les 12 techniciens de la Somip avec tous leurs acquis. Inacceptable pour les employés, surtout lorsque l’on y a travaillé pendant plus de 10 ans pour certains.

Pour procéder à une continuité de contrat de ces employés, il faudrait donc que la Somip procède à un licenciement économique. Une possibilité rejetée en bloc par la direction selon nos informations. Si tel était malgré tout le cas, les indemnités à payer à l’égard de ses futurs ex-employés pèseraient financièrement pour la Somip d’autant plus que son activité ne se limite pas à la maintenance des portiques. La société compte en tout une quarantaine d’employés, toutes branches confondues.

La Somip jouerait donc la montre actuellement en se refusant à licencier ses techniciens. Selon les derniers éléments que nous avons pu obtenir, elle serait prête à attaquer Port Réunion sur l’absence de l’article 1224-1 (réécriture de l’article L122-12 du code du travail).

Seule avancée notable ces dernières heures, la Somip aurait accepté de transmettre les contrats de travail de ces 12 employés à Endel. Un transfert de documents absolument nécessaire pour qu’Endel puisse au moins étudier les solutions de reprises de ces techniciens. Ce transfert de documents aurait eu lieu hier après-midi.

A notre connaissance, aucune table ronde n’est prévue aujourd’hui entre les deux sociétés et Port Réunion. Mais les discussions ont été malgré tout soutenues toute cette semaine. Cet après-midi, Ibrahim Patel, président de la CCIR, doit tenir une conférence de presse pour exposer sa lecture de la situation. Port-Est Réunion reste pour l’heure paralysé.

*société de maintenance industrielle et portuaire

 

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