Ce matin, devant le centre de paiement de la rue Amiral Lacaze à Saint-Denis, les membres du syndicat Solidaires Finances Publiques ont fait preuve de pédagogie auprès des contribuables réunionnais. « Les agents des finances publiques que vous allez rencontrer ne sont pas vos ennemis. Ils essaient, sous contraintes budgétaires et administratives, de vous rendre le meilleur service public possible« , peut-on lire sur le tract distribué aux contribuables.
Les tensions sont là. Devant la trésorerie de la rue Lacaze, les contribuables peuvent patienter entre « deux ou trois heures« . « Une file d’attente interminable« , souligne Jocelyn Cavillot du syndicat Solidaires Finances Publiques. Une partie du problème est là pour le syndicat. Les coupes budgétaires posent de véritables difficultés d’accueil pour les contribuables.
Ce matin, trois agents étaient disponibles pour recevoir le public. « Pas assez » pour Solidaires qui dénonce une volonté de pousser les contribuables vers le paiement dématérialisé de l’impôt. Mais dans les départements d’Outremer et à la Réunion, nombreux sont les contribuables qui paient toujours en espèce.
Problème, l’administration fiscale impose désormais un plafond maximum de paiement en espèce de 300 euros. Ce qui pose des difficultés pour de nombreux contribuables. Ce matin, l’un d’entre eux s’est retrouvé dans l’impossibilité de payer sa taxe foncière, qui dépassait 300 euros. Ce denier devra soit payer par virement, chèque ou mandat cash. « A croire qu’en France l’espèce n’est plus un moyen de paiement. Ca pose un problème juridique. L’euro n’est plus un moyen de paiement si on dépasse 300 euros. Je me demande comment cette loi a pu passer. Pour moi elle n’est pas constitutionnelle« , explique Jocelyn Cavillot.
Le syndicat Solidaires et les agents des impôts réclament une « remise à plat complète » du système fiscal français, mais également l’arrêt des suppressions d’emplois. « Plus de moyens budgétaires pour retrouver un service public de qualité, réactif et proche de vous« , conclut le syndicat.
Loin d’être le cas aujourd’hui à regarder la file d’attente devant la trésorerie de Saint-Denis…