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Silence, on tourne !

Depuis avril, la mairie de Saint-Paul est le lieu de tournage d’un long-métrage à sensations. A l’affiche, des employés artistes municipaux. A la production, Joseph SINIMALE, d’après un scénario de Fabrice MAROUVIN, son adjoint et mentor. La mise en scène est signée Sandra SINIMALE, qui du haut de son perchoir ressource humaine, distribue les rôles […]

Ecrit par B.Payet – le mardi 16 septembre 2014 à 11H48

Depuis avril, la mairie de Saint-Paul est le lieu de tournage d’un long-métrage à sensations. A l’affiche, des employés artistes municipaux. A la production, Joseph SINIMALE, d’après un scénario de Fabrice MAROUVIN, son adjoint et mentor. La mise en scène est signée Sandra SINIMALE, qui du haut de son perchoir ressource humaine, distribue les rôles et verse, en fin de mois, les cachets selon que l’on soit vedettes ou figurants.

Ce long métrage pourrait s’intituler « Chaos et vendetta dans l’ouest saint-paulois » : scène de Far-West ou film d’horreur, chacun se fera son opinion.

Il n’aura pas fallu longtemps, en effet, pour que ces chers acteurs communaux, tant brimés sous l’ère BELLO, retrouvent leurs bonnes vieilles habitudes d’intermittents municipaux. Finis les états de pointage et le contrôle des présences. Chacun est, de nouveau, libre de vaquer, pendant son temps de travail, à ses occupations personnelles et de s’accommoder, comme il le souhaite, avec son emploi du temps. Nul besoin de se cacher ou de faire semblant de travailler, personne ne se sent en danger sous la lumière des projecteurs.

Le producteur nommé amoureusement « Papa », le bienfaiteur, est de retour, il aime ses petites mains, ses tontons flingueurs, ses enfants. Alors, ces derniers s’en donnent à cœur joie, pourquoi se priver ? après une si longue période de disette, l’heure est au renflouage : voitures de service utilisées à des fins privées, matériels et matériaux communaux volatilisés ou détournés de leurs objet, sans doute pour servir de décor, heures supplémentaires payées sans être effectuées, augmentations des cachets généreusement attribuées… une pléthore de coursiers se baladant dans la ville des barquettes de carry pour les collègues dans les mains, témoigne des nouvelles priorités de l’équipe de tournage en matière de gestion des ressources humaines. Comprenez, il faut bien caser quelque part les troupes de combat de « papa », qui veulent avoir aussi un « ti’contrat ».

Pendant que la majeure partie de ses humoristes communaux profite, encore tout émoustillée par la succès story de celui qui remet au gout du jour le cinéma muet et bafouillant, une minorité peine encore à se remettre de ses émotions. Il faut dire qu’à l’égard de celle-là, le producteur maire n’est pas des plus tendre, loin s’en faut. Le nombre de contractuels remerciés gonfle chaque mois tandis qu’un déluge de mutations-sanctions s’abat sur ceux qui, fonctionnaires ou titulaires d’un C.D.I. ont la chance, ou la malchance, de rester. Aucun statut n’est épargné. Du petit exécutant en coulisse, au cadre sous les feux de la rampe, tous sont concernés, soit qu’ils aient eu le malheur d’être recrutés par l’ancienne réalisatrice en chef, soit qu’ils soient taxés de parti pris en faveur du scénario précédent, soit simplement parce qu’il faut faire de la place aux petites célébrités, protégés de l’inventif magistrat, ceux qui ont soutenu sa vision cinématographique et qui réclament maintenant leur dû, le poste de chef d’équipe cameraman tant convoité, par exemple.

Les mutations se font dans le plus grand mépris du statut, des personnes et de leurs droits, les sanctions tombant brutalement par notes internes de service, sans entretien préalable, ni même délai de prévenance. En fonction du synopsis du jour, les notes d’affectation dûment signées par le metteur en scène Sandra, la cassandre Saint Pauloise, atterrissent, comme ça, dans les boites aux lettres des artistes en déshérence et sont exécutoires immédiatement, « dés réception de la présente », mentionnent ces fameuses missives.

Quoi qu’on puisse en dire et sans dédouaner de tout forfait la précédente équipe de tournage, de mémoire d’agents saint-paulois, on n’avait jamais vu un tel ménage.
Et pourtant, … silence, on tourne !

Sur le plateau, les syndicats semblent changés en statut de pierre, impossible pour eux de bouger le petit doigt. Il faut dire que sur les six organisations présentes, plusieurs ont, de manière ostentatoire, milité pour l’excellentissime édile. Sans les citer, il s’agit de celles la mêmes qui ne manquaient pas, par le passé, sous l’ère BELLOVIENNE, de s’agiter pour un rien et de crier au harcèlement à tue-tête.
Nos syndicats seraient-ils alors acquis à la cause du nouveau potentat local ?

Le hasard fait que deux dirigeants d’une de ces organisations syndicales ont été affectés, pour l’un au cabinet de sa seigneurie Saint Joseph, et pour l’autre au secrétariat des élus de haute voltige. Un hasard n’arrivant jamais seul, l’un des pontes du syndicat majoritaire de l’île de la fonction publique territoriale siège parmi les conseillers municipaux du pourfendeur de requins.
Mais chut, silence, … on tourne !

Alors, à défaut de pouvoir compter sur le courage et l’indépendance de nos chers syndicats, on aurait pu penser que l’approche des élections du personnel allait susciter un sursaut. Que nenni ! Les sanctions continuent de pleuvoir dans le silence le plus assourdissant. Ainsi va la vie à Saint-Paul. Nul doute qu’à continuer ainsi, l’œuvre de Joseph, le chantre de la culture pays, se verra décernée le César de la plus pitoyable tragédie.

 

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