Revenir à la rubrique : Santé

Seychelles : Le malade qui prouve que l’ARS et le préfet font courir un risque aux Réunionnais

A écouter l’ARS, dans un document envoyé mercredi soir aux différentes compagnies aériennes desservant Madagascar, « au regard des conditions particulières de transmission de cette pathologie, le risque de propagation de la peste à La Réunion est considéré comme modéré par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et aucune restriction de circulation et d’échange avec Madagascar […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 14 octobre 2017 à 23H20

A écouter l’ARS, dans un document envoyé mercredi soir aux différentes compagnies aériennes desservant Madagascar, « au regard des conditions particulières de transmission de cette pathologie, le risque de propagation de la peste à La Réunion est considéré comme modéré par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et aucune restriction de circulation et d’échange avec Madagascar n’est préconisée à ce stade« .

Pour Olivier Reilhes, directeur adjoint de la veille et sécurité sanitaire, « il faut déjà envisager que le voyageur ait les moyens financiers, mais également physiques de prendre un avion. Une fois le malade contaminé, ses chances de se déplacer pour aller à l’aéroport sont quasi nulles.  Les symptômes se développent en quelques heures à peine. Le risque de voir un cas de peste pulmonaire dans un avion reste donc très faible ».

Donc, à l’écouter, « vu que les signes arrivent très rapidement« , il est quasiment impossible que quelqu’un qui aurait contracté la maladie dans la Grande Ile puisse prendre l’avion sans que cela se remarque. Les symptômes devraient apparaitre avant qu’il n’arrive à la Réunion et, dans cette hypothèse, le malade et tous les passagers de l’avion seraient mis en quarantaine.

Un discours qui n’est déjà pas totalement rassurant mais qui en plus ne correspond pas à la réalité. La preuve vient malheureusement d’en être apportée, par un passager en provenance de Madagascar qui a pu débarquer aux Seychelles sans se faire remarquer.

Un malade qui a pu voyager et débarquer sans se faire remarquer

Le patient en cause est un homme qui est retourné à Mahé, l’île principale des Seychelles, le vendredi dernier 6 octobre, à bord du dernier vol d’Air Seychelles en provenance de Madagascar. On sait que la compagnie Air Seychelles a suspendu depuis cette date tous ses vols vers Madagascar, sur ordre de l’Autorité de la santé publique des Seychelles.

Aucun symptôme ne s’est manifesté durant le vol. On lui a simplement demandé, comme aux autres passagers, de rester chez lui un certain temps après son arrivée, dans une sorte de quarantaine volontaire, histoire de laisser passer le temps d’incubation et permettre à la maladie de se déclencher dans le cas où il l’aurait attrapée.

L’homme n’a malheureusement pas respecté ces consignes et s’est rendu le soir même à une fête au cours de laquelle il a été en contact avec 258 personnes. Ces derniers sont actuellement sous observation et reçoivent un traitement.

Après avoir développé les symptômes de la peste, des tests ont été effectués sur le malade et envoyés à l’Institut Pasteur à Paris, qui a confirmé la peste pulmonaire.

Un seul scénario possible pour l’ARS et la préfecture

Cet exemple démontre malheureusement que l’ARS et le préfet sous-estiment totalement les risques de propagation à la Réunion.

Ils se concentrent sur un scénario unique : « Les symptômes (forte fièvre, toux, détresse respiratoire, détérioration brutale de l’état de santé) sont connus de l’ensemble des acteurs aériens et maritimes en lien avec Madagascar« . Dans l’hypothèse où un passager présenterait les signes extérieurs de la maladie, « l’information arrive à l’ARS et au Samu et le malade est pris en charge directement dans l’avion pour éviter au maximum le contact avec d’autres personnes. Celles ayant été en contact avec le malade sont identifiées, puis contactées et pris en charge si besoin ».

A aucun moment, les autorités en charge de la protection des Réunionnais ne semblent prendre en compte le cas qui s’est produit aux Seychelles, à savoir un malade qui prend l’avion avant d’avoir développé les signes extérieurs de la maladie (forte fièvre, toux, etc…) et qui débarque donc tranquillement à la Réunion.

Il pourra alors contaminer un nombre important de personnes qu’il aura simplement approchées et qui auront inhalé les gouttelettes issues de sa toux.

L’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde

« La peste pulmonaire, est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles » au monde, selon l’OMS. Il s’agit d’une forme de peste plus rare que la peste bubonique, mais nettement plus mortelle et extrêmement contagieuse.

La propagation  se fait par contact avec des liquides organiques infectés, ou par l’inhalation de gouttelettes en suspension dans l’air émises par une personne infectée qui tousse ou éternue en émettant des sécrétions infectées.

« La durée d’incubation peut n’être que de 24 heures« , nous dit l’OMS, mais elle peut aller jusqu’à deux ou trois jours.

Deux ou trois jours? Largement le temps pour quelqu’un qui vient de se faire contaminer de se rendre à l’aéroport d’Ivato, de prendre l’avion et de débarquer tranquillement à la Réunion 1h35 plus tard, avant que les symptômes ne se déclarent.

Un malade qui passerait au travers du dispositif mis en place par l’ARS et la préfecture et qui aurait largement le temps de contaminer toutes les personnes qu’il croiserait.

Comme aux Seychelles…

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Point épidémiologique : La leptospirose toujours très active

Le point épidémiologique régional de la semaine 10 (4 au 10 mars 2024) signale une épidémie saisonnière de leptospirose à un niveau très élevé, une augmentation des cas de dengue principalement au sud, une baisse des cas de conjonctivite et une hausse des indicateurs de surveillance de la bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans. Les autres indicateurs sanitaires restent stables.

Théra-piste : Danser pour accepter d’être touché (dans le respect)

Comme de nombreux arts, la danse peut servir de thérapie pour certains troubles et difficultés du quotidien. L’activité permet de prendre conscience et de se recentrer sur son propre corps, les danses dites sociales permettent de dépasser l’appréhension du contact avec autrui. Si évoquer cette difficulté pour prêter à sourire pour certains, l’exercice a été salutaire pour d’autres.