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Sexualité à La Réunion: Les pratiques et connaissances des risques dévoilées

Les premiers résultats de l'enquête sur les connaissances et les comportements sexuels lié aux risques d'infection ont été présentés ce mercredi par L'ORS (Observatoire régional de la santé), l'ARS OI (Agence régionale de santé océan Indien) et le COREVIH (Comité de coordination de la lutte contre l'infection par le VIH). Si les tendances sont positives, les professionnels rappellent que certaines "idées reçues autour des moyens de protection doivent changer".

Ecrit par SH – le mercredi 03 septembre 2014 à 12H03

Les connaissances, attitudes, croyances et comportements en matière de risques liés aux comportements sexuels des Réunionnais ont été présentés par l’ORS, l’ARS OI et le COREVIH ce mercredi. C’est dans le rapport de l’enquête KABP Réunion 2012 que l’on peut trouver les tendances quant à l’utilisation des préservatifs, les perceptions sexuelles des hommes et des femmes, les connaissances des risques de contraction du VIH…

« Le but de l’enquête est de permettre une meilleure adaptation des programmes et actions déjà mis en oeuvre, selon les besoins de la population réunionnaise », explique Roselyne Coppens, responsable du service prévention de l’ARS OI. Il s’agira donc d’une « orientation ou réorientation des dispositifs », précise Emmanuelle Rachou, directrice de l’ORS.

L’enquête a été menée auprès de 1025 Réunionnais âgés entre 15 et 59 ans, par téléphone, avec des entretiens d’une trentaine de minutes. « Sans jugement de valeurs », des questions personnelles ont été posées sur leurs connaissances, leurs habitudes et les risques engendrés.

Des différences entre les hommes et les femmes

Les habitudes et les perceptions des hommes varient de celles des femmes. Les hommes auraient leur premier rapport sexuel à l’âge de 17 ans, en moyenne, et les femmes à 18 ans. Ils déclarent également avoir eu une moyenne de treize partenaires sexuels, contre trois pour les femmes qui associent plus les rapports aux relations affectives plus longues. Une simultanéité de plusieurs relations sexuelles est aussi davantage déclarée chez les hommes que chez les femmes.

Si les habitudes varient selon le sexe, 92% des jeunes, filles et garçons, affirment utiliser des préservatifs lors de premières relations. Ce que l’on retrouve beaucoup moins chez les personnes plus âgées.

L’école première source de connaissance

Il s’agirait de l’éducation des jeunes qui met l’accent sur l’importance de l’utilisation des préservatifs. L’école est aujourd’hui la première source de connaissance sexuelle, devant les professionnels de santé et les médias. « Les années 2000 ont connu une véritable éducation sexuelle à l’école, notamment avec la loi de 2002 qui rendait obligatoire l’intégration de la matière dans le programme », explique Carole Ricaud, trésorière du COREVIH et médecin en immunologie au CHR Félix Guyon.

Les collèges et lycées sont obligatoirement dotés de distributeurs de préservatifs, comme les boîtes de nuits et les centres de dépistage, encourageant ainsi leur utilisation. « Il y a une culture du préservatif chez les jeunes que l’on ne retrouve pas toujours chez les plus âgés ».

30% des personnes interrogées pensent que les moustiques peuvent transmettre le Sida

« Mais les idées fausses persistent, affirme Emmanuelle Rachou, 22% des hommes considèrent que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est une forme de contraception ». On compte 4.000 IVG pour 14.000 grossesses par an à La Réunion.

Quant à la transmission des infections sexuellement transmissibles, le tabou autour du VIH et des personnes séropositives est encore répandu à La Réunion. Selon l’enquête, 30% des personnes interrogées pensent que les moustiques peuvent transmettre le Sida, « Or ce n’est pas le cas », précise-t-elle. D’autres pensent que la maladie peut s’attraper dans les toilettes publiques.

Le plus étonnant reste la perception du public des personnes séropositives. « 10% des personnes refuseraient de manger avec un personne atteinte du VIH et 25% ne laisseraient pas leurs enfants avec elle, précise Carole Ricaud. C’est à cause de ce tabou que certaines personnes se font dépister trop tard et meurent ».

Le taux de Réunionnais s’étant déjà fait dépisté est malgré tout de 62%, ce qui est « encourageant ».

Autre tabou : l’homosexualité. Seul 4% des hommes ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec un autre homme, et 1,4% des femmes avec une autre femme. « Il y a une sous-déclaration », conclue Emmanuelle Rachou. Un tiers des personnes, en majorité des femmes, considère que l’homosexualité est une sexualité comme une autre.

Une comparaison avec les données métropolitaines et celles de l’enquête menée en 2011 aux Antilles, en Guyane et en Martinique pourra être faite lors de leur sortie. « Il s’agit pour le moment d’améliorer nos actions de prévention pour qu’elles soient plus adaptées à la population réunionnaise », termine-t-elle.

 

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