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Service minimum dans les écoles: le casse-tête des mairies

Un jour avant la grande manifestation, c'est le rush au niveau des directions des affaires scolaires des mairies de l'île. Une loi qui date du 28 juillet 2008 impose un service minimum dans les écoles en cas de grève. Mais en pratique, c'est plus compliqué. Pour les mairies, la mise en place du service minimum d'accueil dans les écoles maternelles et primaires est un véritable casse-tête.

Ecrit par Zaïa Ayama – le lundi 06 septembre 2010 à 17H48

Vous vous posez la question de savoir si vous votre enfant sera accueilli à l’école demain? La réponse est « oui, car c’est la loi qui l’impose« . Pourtant, rien n’est encore sûr ce soir. Bon nombre d’enseignants qui n’ont déposé qu’une intention de grève, risquent finalement d’être absents.

Au niveau juridique, il y a cette loi du 23 juillet 2008 qui impose la mise en place d’un service d’accueil dès lors qu’il y a plus de 25% d’enseignants en grève dans l’école. Elle stipule notamment que « les mairies doivent déployer du personnel afin d’assurer la garde des enfants lors des grèves des fonctionnaires de l’éducation nationale ». L’application de cette loi est difficile.

« A la veille de la grève, on ne peut toujours rien prévoir! »

A Saint-Benoît, Laurent Fruteau, directeur des affaires scolaires, est débordé : « dans certaines écoles, 100% des enseignants ont déposé une intention de grève! ». Sur les 25 écoles de la ville, il ne sait toujours pas qui sera présent. La restauration devrait être assurée mais il ne sait toujours pas si le personnel sera là pour servir les enfants. Le problème est le même du côté des surveillants.

A la veille de la grève, il est pour lui difficile de mettre en place une réelle organisation: « On ne peut pas savoir à l’avance et du coup, on ne peut donner aucune information aux parents. C’est un véritable casse-tête pour nous à la mairie ».

« On a fait passer le message via les directeurs d’école pour qu’ils préviennent les parents », explique-t-il. Il espère surtout que les enfants ne seront pas si nombreux. Mais il y a des parents qui ne peuvent pas laisser leurs enfants à la maison. « Si les 5000 enfants de la ville viennent à l’école, on sera bien embêtés ». La restauration est assurée mais encore une fois, il est possible qu’il n’y ait aucun agent de service pour assurer le service.

Des animateurs réquisitionnés pour l’occasion

Dans certaines communes, du personnel supplémentaire sera mis en place. A Saint-Pierre, 56 animateurs titulaires du BAFA seront répartis dans les 42 écoles de la ville. Des animateurs payés par les mairies grâce aux retenues sur salaire du personnel en grève.

« On fera le point demain matin pour répartir les animateurs en fonction des effectifs de chaque école », précise Isabelle Rigaudin, directrice des affaires scolaires à la mairie de Saint-Pierre. Dans la capitale du sud, le personnel a déjà été réquisitionné à l’OMS (l’Office municipal des sports), dans les CCAS (les centres communaux d’action sociale) et plus du service culturel et du service des sports de la mairie. Quant aux agents de restauration, ils devraient être présents pour assurer le service de la cantine.

A Saint-Denis: on ne promet rien

La mairie de Saint-Denis préfère de son côté ne pas s’avancer…Dans un communiqué, elle informe les parents que « le fonctionnement des écoles sera fortement perturbé » et que « les services de restauration et de surveillance, mis en place habituellement par la Ville entre midi et 14 h, ne pourront être assurés sur un grand nombre de sites ».

Les parents sont donc invités « à se renseigner sur les possibilités d’accueil et de restauration et prendre, le cas échéant, toutes les dispositions nécessaires pour assurer la garde de leurs enfants ». A saint-Denis, 21000 marmailles sont donc susceptibles de se retrouver sur le carreau. Pour éviter cela, le chef-lieu a mis en place un numéro info grève: le 0262 400 400. Mais derrière ce message, la mairie semble dire que si vous avez la possibilité de faire garder vos enfants à la maison, c’est mieux.

Ce sera donc la surprise demain. Même si les écoles ont essayé de passer un maximum d’informations, certains parents doivent s’attendre à devoir récupérer leurs enfants à l’heure du déjeuner, ou bien à trouver des écoles qui tournent au ralenti.

 

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