Après des incertitudes entourant sa date, le rapport final d’expertise sur la Sermat a été rendu hier en présence du préfet Jean-Luc Marx et du médiateur Alix Séry. A la sortie de cette rencontre où l’ensemble des travaux effectués par les experts comptables ont été restitués, la direction et les représentants syndicaux ont affiché leur satisfaction, tout du moins sur la forme.
Sur le fond, les deux parties comptent mettre à profit ces prochaines semaines pour prendre connaissance du contenu de cet audit. Rappelons que l’expertise du GIE Sermat (qui comprend les trois sociétés d’aconage SAMR, SOMACOM et la SGM) avait été décidée le 21 mai dernier, à l’issue d’une ultime réunion de crise intervenant après 19 jours de blocage au Port Est.
Alors que la direction du GIE envisage de licencier la moitié de son effectif en avançant une situation économique dégradée, les dockers parlent d’une situation « prétendument dégradée« . Selon ces derniers, la direction a volontairement vidé les caisses de la Sermat afin de pouvoir licencier pour raison économique.
Les dockers mettent en avant deux aspects importants pour argumenter leur thèse. Le premier tient dans la remise à titre gracieux d’engins à la société tierce Manumat. Des engins qui sont ensuite loués aux aconiers à travers la Sermat. Une bizarrerie qui aurait ainsi fait perdre entre 500 et 525.000 euros chaque année depuis 2009 à la Sermat selon le rapport de l’expert comptable du comité d’entreprise en date de fin 2012.
Enfin, les dockers stigmatisent la non refacturation de la totalité des salaires des personnels Sermat mis à disposition de la société SRMP, filiale du géant de l’aconage Kalmar. Selon la CGTR Ports et Docks, l’opération de mise à disposition ne peut en aucun cas se traduire par un quelconque profit du GIE Sermat ou de la SRMP. Toujours en prenant appui sur le rapport d’expertise comptable de 2012, les syndicalistes estiment que cette convention de prêt de main d’oeuvre constitue un délit de marchandage et de main d’oeuvre illicite.
Alors que l’étude de ce nouveau rapport débute à peine, tous les protagonistes ont fixé la prochaine réunion du comité de suivi au mois de janvier.