Serge Camatchy passe la vitesse supérieure à quelques mois des prochaines cantonales (mars 2011). L’ancien conseiller général du centre ville de Saint-André, s’est montré très critique à l’encontre de la gestion municipale d’Eric Fruteau. Il l’a dit en des termes virulents hier lors de sa conférence de presse.
L’objectif du délégué général d’Emergence Réunion est double. Il tente d’une part d’occuper l’espace médiatique et le terrain, alors que ses nouvelles responsabilités politiques le tiennent enfermer dans les bureaux et les salles de réunion du Conseil régional.
D’autre part, Serge Camatchy s’évertue aussi à combler un déficit d’image face à son mentor, Jean-Paul Virapoullé. L’ancien premier adjoint n’hésite plus à égratigner le sénateur lorsque l’occasion se présente. Son objectif est de se poser comme le principal rival du maire Eric Fruteau (également conseiller général), dans l’optique de la prochaine cantonale.
Le délégué général d’Emergence Réunion ne prend donc plus de gants pour critiquer les actions d’Eric Fruteau. “Le vice-président du Conseil général fait preuve d’incompétence en ce qui concerne le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés. La Réunion est sale”.
Serge Camatchy s’interroge sur l’opportunité et le choix des trois sites d’enfouissement. “Où vont-ils trouver du foncier ? Quand est-ce que ce projet sera inscrit dans le Schéma d’aménagement régional ? Eric Fruteau s’est opposé à la construction d’un incinérateur à Saint-André, quelles solutions propose-t-il aujourd’hui ?”
En matière de logement, l’ancien conseiller municipal de Saint-André dénonce « les mensonges » d’Eric Fruteau “lorsqu’il présente le parc de logement social de la commune. Les chiffres avancés ne sont pas exacts. Au 1er janvier 2010, il y a bien plus de 2922 logements, il a oublié de 300 à 400 dans ses statistiques. Et son objectif, c’est 3086 logements au 1er janvier 2012”.
Serge Camatchy a aussi attaqué Eric Fruteau sur la politique de la ville, « surtout la sécurité des biens et des personnes. Il y a eu un démantèlement des comités de quartier, il y a moins de police dans les rues. Conséquence : il y a une augmentation de la délinquance. Après 18h30, on ne peut plus circuler à Saint-André”.
“Nous comprenons le cri d’alarme poussé par les commerçants cette semaine. Il n’y a pas de projet. Saint-André est en train de perdre sa place de ville dynamique dans l’Est. Si c’est ça le changement promis par Eric Fruteau, c’est décevant…”, a conclu Serge Camatchy, délégué général d’Emergence Réunion.