Selon un rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUD, un organe de l’ONU) publié jeudi à Genève, la plupart des 48 pays les plus pauvres du monde le resteront pour un bon moment, car ils n’atteindront pas les fameux « Objectifs du Millénaire pour le développement » (OMD).
Ces OMD ont été fixés en 2000 par l’ONU pour réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim dans le monde d’ici à la fin 2015.
Parmi ces 48 pays, seul le Laos semble en mesure d’atteindre les sept points des OMD http://www.un.org/fr/millenniumgoals/bkgd.shtml. Quatre autres pays, l’Ethiopie, l’Ouganda, le Malawi et le Rwanda devraient de leur côté atteindre une bonne partie de ces objectifs.
Ce qui est paradoxal pour le directeur général de la CNUCED, Mukhisa Kituya, c’est qu’entre 2002 et 2008, « la croissance des pays les moins avancés (PMA) a été supérieure à l’objectif de 7% annuel décidé par la communauté internationale », soit un taux supérieur que d’autres pays en développement.
En moyenne dans les PMA, la pauvreté extrême (soit moins d’1,25 dollar par jour) a reculé de 65 % en 1990 à 45 % en 2010.
Or, dans le même temps, ces PMA n’ont pas réussi à enrayer leur taux de pauvreté, ou pas de la même manière. En effet, les PMA asiatiques ont ainsi progressé bien plus rapidement sur ce point (de 65 % à 35 %) que les PMA africains et Haïti (de 65 % à 51 %) leur permettant selon le rapport d’atteindre pour la majorité d’entre eux l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté.
Le rapport préconise trois nouveaux axes de développement pour les PMA pour les aider à sortir de la pauvreté : des investissements massifs dans les infrastructures, la mise en place une politique industrielle plus conquérante pour accroître la productivité de certains secteurs et l’utilisation du levier macroéconomique pour augmenter la demande interne.
Pour l’heure, seuls quatre États ont réussi à quitter la liste des PMA : le Botswana en 1994, le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011 et les Samoa en 2013.