Pour la quatrième année consécutive, l’inspection du travail, les Services Interentreprises de Santé au Travail (SISTBI), et les services de la Caisse Générale de Sécurité Sociale ont mené, le 6 septembre dernier, sur l’ensemble de l’île, des visites conjointes sur les chantiers du BTP. 32 chantiers ont été choisis pour les risques professionnels potentiels qu’ils présentaient.
Si l’objectif était la prévention, « la non-assistance à personne en danger » est aussi condamnable et l’Inspection du travail a dû procéder à l’arrêt de quatre chantiers en dressant des procès verbaux. Chaque chantier a eu droit à un courrier d’observation et trois injonctions de la CGSS ont été émises. « Les injonctions sont ce que la mise en demeure est pour l’Inspection du travail, indique Anne Boita de la CGSS, nous imposons aux chefs d’établissement de remédier au constat dans un délai immédiat« .
Mais cet audit n’est qu’une photographie à l’instant T. Il n’a pas de valeur statistique et se porte sur trois points : l’hygiène, les risques liés à la manutention et les risques de chute en hauteur. « Le but est de sensibiliser les employeurs, de distribuer des brochures et de voir l’impact de nos aides financières et de nos formations« , indique Alain Igliki, directeur du service prévention de la CGSS. « Un impact relativement médiocre« , regrette-t-il.
Ni sanitaire, ni vestiaire sur les chantiers, la faute à la crise
Les constats sur le terrain parlent d’eux mêmes. Sur les 32 chantiers de 1 à 44 ouvriers, soit plus de 500 salariés concernés, 56% avaient un plan de circulation matérialisé, plus d’un quart n’avaient pas d’escalier provisoire ou définitif et 42% n’avaient pas de vestiaires, de réfectoires ou de sanitaires. « C’est le poste le plus impacté par la crise« , indique Pierre Mercader, responsable du pôle travail de la Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).
Au moins trois chantiers n’avaient pas d’eau potable et l’électricité était non-conforme ou inexistante. « Il y a du travail à ce niveau là », assure Pascal Laporte, responsable de la prévention SISTBI (Services interentreprises de santé au travail). Les accidents de travail dans le BTP sont souvent liés à l’équipement et aux bonnes pratiques de la manutention.
Seuls 44% des chantiers sont équipés de grue à tour et 16% présentent une aide à la manutention. « Il manque des chariots élévateurs. C’est un problème récurrent« , poursuit Pierre Mercader. En effet, sur les 32 chantiers visités, seulement cinq d’entre eux ont eu recours à la formation à la prévention des risques liés à l’activité physique du personnel. Des actions de prévention sur des métiers ciblés, de type peintre et maçon, vont être effectuées l’année prochaine, notamment dans les TPE.
En 2011, 14% des accidents de travail ont eu lieu dans le secteur du BTP, et un mort est à déplorer.