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Sécurité Routière: Prévenir pour éviter « l’après »

Cet après-midi, la Sécurité routière et le comité des assureurs ont présenté la première campagne de prévention routière régionale de l’île, au centre de rééducation de la clinique Sainte-Clotilde. Dès demain, des affiches 4×3 mètres seront mis en avant sur tout le territoire et seront 300 d’ici la fin de la semaine. « Une campagne forte […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 15 septembre 2014 à 18H22

Cet après-midi, la Sécurité routière et le comité des assureurs ont présenté la première campagne de prévention routière régionale de l’île, au centre de rééducation de la clinique Sainte-Clotilde. Dès demain, des affiches 4×3 mètres seront mis en avant sur tout le territoire et seront 300 d’ici la fin de la semaine. « Une campagne forte et novatrice », visant à « marquer le paysage visuel » de La Réunion pour Hélène Rouland-Boyer, sous-préfète de Saint-Benoît et chef de projet sécurité routière.

 

Dans un contexte où « la situation mitigée du début d’année laisser croire à une baisse sensible des morts sur la route », « la prévention reste un des piliers de la politique de la sécurité routière » explique-t-elle. 

 

Choisir la clinique Sainte-Clotilde comme lieu de lancement de campagne, c’est parce que c’est le lieu « d’après », où plus d’une centaine de professionnels soignent « les suites des accidents graves ». Des prises en charge souvent très coûteuses pour les compagnies d’assurances, qui s’élèvent à « plusieurs centaines de milliers d’euros par an » selon le comité des assureurs, à raison de « 4 à 5 millions d’euros par personne accidentée » et pour l’ensemble du coût du sinistre (qui peut durer sur plusieurs années, ndlr). C’est pourquoi le comité, qui fait partie du partenariat, s’alerte face aux chiffres des accidents de la route. 

Un tué de moins que l’année dernière
 

« Je ne nie pas que nous, les assureurs, soyons principalement gestionnaires et garants de nos résultats, mais pas uniquement… Le plan financier se dégradant d’année en année, à termes, ces prises en charges à vie peuvent avoir des conséquences sur l’économie du département tout entier » affirme Jean-Claude Feral. « Alors, si nous pouvons ensemble, agir pour faire prendre conscience des risques aux gens, c’est une bonne chose ».

 

En 10 ans les chiffres sont passés de 78 tués en 2004 à 39 tués en 2013, une diminution significative que la sécurité routière veut « pérenniser ». Mais aujourd’hui, les chiffres semblent « relativement stables » selon la sous-préfète de Saint-Benoît. Avec l’accident d’hier soir à Saint-Louis, la Réunion compte 1 tué de moins que l’année dernière à la même époque, avec un total de 32 tués sur les routes réunionnaises. Le nombre de piétons décédés sur la route a doublé cette année selon la préfecture, avec 15 piétons tués en 2014 contre 7 l’année d’avant. Une catégorie d’usagers qui « ne se sent pas concernée par ces préventions ».

 

« Mais diminuer le nombre de morts n’est pas le seul combat » souligne la sous-préfète, mais aussi diminuer les comportements à risques « que l’on croit anodins« , et arrêter l’alcool au volant. Des mesures pour éviter « tous ces drames, toutes ces souffrances, pas seulement corporelles » soutient la sous-préfète. Parce que, « c’est l’entourage qui souffre parfois autant » selon elle, le centre accompagne aussi les familles des victimes. 

Simple mais efficace 
 

Le visuel choisi est déjà connu des Réunionnais puisqu’il « a fait le buzz sur Internet » selon Gilbert Ricquebourg, coordinateur à la DEAL USR. Une image assez « douce » par rapport aux spots publicitaires souvent plus « gores » en matière de sécurité routière. D’après eux, les partenaires « auraient pu faire pire » mais la symbolique la mort étant tout de même représentée, l’impact qu’il aura sur les Réunionnais dépendra de la sensibilité de chacun. La sous-préfète de Saint-Benoit estime que les usagers « s’y retrouveront ».

 

Le président du comité des assureurs, Jean-Claude Feral, déplore le fait que de plus en plus « on essaye d’épouvanter le public » alors que le but premier de cette campagne est « d’attirer l’attention ». 

 

 

Sécurité Routière: Prévenir pour éviter

Circulation illégale 
 

Il souligne qu’encore trop souvent, les usagers circulent sans assurance. En plus de compliquer la prise en charge par une quelconque clinique, « ce n’est pas un acte sans conséquence » estime-t-il. A l’heure où « le fond de garantie est sans pitié- ce qui est normal-«  et « la responsabilité civile pas chère, il est vraiment important de s’assurer » martèle Jean-Claude Feral. Rouler sans assurance étant déjà « un délit » comme il le rappelle, « la situation est d’autant plus grave si c’est celui qui fait la faute qui n’est pas assuré ».

 

Ne pas commettre la faute, mais être victime de la route quand même, c’est aussi l’histoire d’Idrisse. Informaticien lors de son accident, il regrette ne plus pouvoir se servir de sa moto, son « outil de travail’. Percuté de face par une voiture ne lui ayant pas cédé le passage, Idrisse a été touché à la jambe. Avec une luxation du genou et une artère sectionnée, il a intégré la clinique le 18 juin dernier. 

 

Du lundi au vendredi, il est pris en charge par les équipes de la clinique de 8h à 15h et enchaîne des séances de kinésithérapie. Aujourd’hui, même si sa revascularisation se fait « petit à petit », Idrisse est optimiste quant à son retour au travail. 

 

« Si tout va bien », il devrait sortir le 27 septembre, une date précise qui le motive au quotidien. « Un projet de sortie est établie pour chaque patient, moins de temps il reste au sein la clinique, meilleure sera sa réinsertion » explique Christian Forte, directeur de la clinique.

 
 

 

Rééduquer pour mieux réhabiliter
 

Accompagner dans la réinsertion et la réhabilitation, c’est un des principaux objectifs du centre de rééducation. « Il faut aider le plus possible le patient à reprendre une activité professionnelle » atteste Dr. Pierre Dumont, chef de service de la rééducation. Des salles de gymnastique, d’effort et une piscine sont les décors des ateliers quotidiens pour les 110 patients de la clinique. « Outre les exercices de kiné, les accompagnateurs encadrent des ateliers cognitifs, d’équilibre ou encore d’escalade« .

 

Les soins ne se limitent pas à des travaux de rééducation avec les patients. « Se rééduquer c’est s’améliorer, mais après ? La réhabilitation est essentielle car c’est (ré)apprendre à vivre avec un certain handicap, c’est trouver des solutions » estime Christian Forte. 

 

Au cas par cas, le centre de rééducation encadre les patients « pour les réhabituer aux gestes quotidiens« , de plus que « beaucoup de victimes de la route souffrent ensuite de troubles de la mémoire ou de déglutition« . A travers des ateliers d’ergothérapie notamment, « sûrement la partie la plus importante dans la rééducation » selon le directeur. 

 

Les locaux sont aussi équipés d’une cuisine autonome et adaptable pour les patients qui sont contraints de rester 6 mois voire 1 an. « Il faut adapter leur diététique, c’est un travail fait avec eux » explique le directeur. Cet équipement permet aussi à la clinique d’établir un diagnostic concernant les besoins et les difficultés du patient qu’il rencontrera au quotidien, dans sa propre cuisine, afin d’aménager au mieux son domicile une fois qu’il sera sorti. 

 

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