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Sea Shepherd s’inquiète de l’impact de la nouvelle route du Littoral sur les baleines

L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) de défense des Océans, Sea Shepherd, a publié un communiqué afin d'exprimer son inquiétude quant au projet de nouvelle route du Littoral. Encore ce mardi matin, les membres de l'organisation basés à la Réunion rappellent qu'il ne sont pas formellement opposés à la construction de la nouvelle route du Littoral, mais "nous soulevons un problème, c'est tout. Et nous serons vigilant à la protection de la faune, et à l'emploi de l'argent pour la biodiversité et des mesures compensatoires pour ce chantier". Voici l'intégralité du communiqué.

Ecrit par . – le mardi 10 janvier 2012 à 09H54

 

« La nouvelle route du littoral représente un enjeu majeur pour la Réunion tant économiquement que socialement, nous en sommes conscients et souhaitons que ce chantier soit exemplaire. Cependant, il ne faut pas oublier que de tels travaux vont avoir des conséquences notables sur la zone côtière.

Ce site n’est sans doute pas le plus emblématique, sans barrière de corail et déjà aménagé sur plus de 13 km, néanmoins il comporte une richesse exceptionnelle depuis quelques années : des cétacés en nombre, parfois à quelques mètres de la route et cela toute l’année.
 
Suite à l’enquête préalable aux travaux de la route du littoral nous tenons à attirer votre attention sur les niveaux importants de pollutions sonores qui peuvent être générées par ce type de chantier notamment lors du battage de pieux.
 
Les niveaux de sons émis dépassent en général les seuils de gêne et peuvent causer des lésions irréversibles pouvant conduire à la mortalité de certaines espèces sensibles comme les baleines à bec mais également d’autres espèces emblématiques comme les dauphins ou les baleines à bosse.

Ils peuvent atteindre des niveaux extrêmement élevés dépassant les 230 dB alors qu’il est considéré qu’à partir de 180 dB on dépasse le seuil de lésions chez les mammifères marins (180 dB = niveau de bruit équivalent à un avion quadriréacteur), ces bruits se propagent à plusieurs dizaines de kilomètres, les basses fréquences s’atténuant peu et gardant des niveaux élevés de pression acoustique.

Il y a quelques années on a pu regretter à Madagascar l’échouage de centaines de dauphins suite à des essais géologiques (recherche pétrolière) non contrôlés dont les niveaux sonores peuvent être comparés à ceux du battage de pieux.

Un tel scénario est possible à la Réunion et à minima une gène pouvant conduire au déplacement des populations comme cela a déjà été constaté à différents endroits ailleurs dans le monde suite à des travaux similaires : Monaco, Hong-Kong, Rurutu…
Les conséquences écologiques, économiques et politiques seraient importantes, à l’image de la crise requin ou de celle des incendies, surtout si rien n’a été anticipé ni aucune mesure préventive mise en place.

« Nous préconisons des solutions techniques« 

Il nous parait primordial que vos services s’engagent à une garantie de moyens et de résultats lors de la mise en oeuvre de ces travaux.

A ce stade nous avons constaté lors de la consultation des documents mis à la disposition du public qu’aucune mesure efficace n’a été prévue. Les propositions de ramping suggérées n’ont pas fait la preuve de leur efficacité, et nous préconisons des solutions techniques : rideaux de bulles, coffrages ou toute autre technologie pouvant garantir un niveau acceptable de bruit pour la faune sauvage.

Nous demandons qu’un seuil maximum d’émission soit défini officiellement, et qu’un contrôle du respect de ce seuil soit effectué en temps réel, associé avec une surveillance visuelle ou acoustique des déplacements de mammifères marins. Nous estimons que ces informations doivent être publiques. Nous serons vigilants et demandons à ce titre à être informés des décisions prises par vos services (dérogations éventuelles ouvrant la porte à des émissions non contrôlées) dont la mission première est la protection de la biodiversité.

A ce titre nous rappelons également qu’avant d’envisager des mesures compensatoires (qui ne compensent jamais réellement) pour la biodiversité, il faut privilégier les mesures préventives. Concernant les mesures compensatoires estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros, il semble qu’aujourd’hui elles prennent la direction d’autres sites, voir même d’autres départements… Les montants en jeu semblent attiser la convoitise de diverses organisations.

Nous serons également vigilants sur l’utilisation de ces fonds : il serait inacceptable qu’elles ne concernent pas en majorité les espèces directement visées par les travaux, alors même qu’aucune mesure préventive n’aurait même été mise en place… »

 

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