Nicolas Sarkozy prône la rupture. Et il se l’applique à lui même.
Contrairement à tous ses prédécesseurs, il n’hésite pas à porter plainte contre des journalistes, ou contre les auteurs de faits relatés par des journaux.
Dernier exemple en date: il a porté plainte contre Yves Bertrand, l’ancien directeur des Renseignements généraux. En cause: les ragots collectés dans les carnets noirs du policier, publiés dans Le Point de cette semaine, et où il est accusé « d’avoir perçu 150 000 francs dans son cabinet« .
C’est la quatrième fois que le Président porte plainte, record de la Ve République battu.
Ça fait un moment que Nicolas Sarkozy attend d’avoir Yves Bertrand dans sa ligne de mire. Depuis qu’il soupçonne celui qui fut directeur des Renseignements généraux de 1992 à 2003 est soupçonné d’avoir monté un « cabinet noir » composé de plusieurs fonctionnaires des RG pour alimenter Dominique de Villepin en dossiers contre lui.
D’ailleurs, l’une des premières choses qu’il fit en revenant au ministère de l’Intérieur fut de remplacer le directeur des Renseignements généraux. Souvenez-vous de sa phrase: « Je reviens place Beauvau pour éviter les coups tordus contre moi et ma famille« .
Il est vrai que, comme nous l’avons encore récemment raconté, c’est Yves Bertrand, à la demande de Dominique de Villepin), qui avait fait prendre des photos prouvant son infidélité avec une journaliste du Figaro, et qui avait transmis les clichés à Cécilia. On comprend mieux, dès lors, la haine farouche de Sarkozy envers Bertrand… et de Villepin!
La publication des carnets noirs d’Yves Bertrand dans le Point lui fournit un prétexte idéal pour régler une nouvelle fois ses comptes.
De son côté, Yves Bertrand a jugé aujourd’hui que la plainte de Nicolas Sarkozy contre lui « ne tenait pas debout« , estimant que ses carnets, objet de la plainte présidentielle, n’étaient que « des brouillons » et donc « rien« .
Quant à Dominique de Villepin, il a justifié vendredi ses entretiens avec l’ancien patron des RG alors qu’il était secrétaire général de l’Élysée en expliquant qu’en période de cohabitation, l’Élysée devait être informé « à intervalle régulier » des « grandes questions« .
« Je n’ai pas lu ces carnets, je n’ai pas eu connaissance de ces carnets« , a également dit l’ancien Premier ministre.