Tout le monde pensait que Samuel Mouen arrêterait sa grève de la faim ce dimanche. Thierry Robert, Jean-Hugues Ratenon, Nassimah Dindar ou encore Gilles Leperlier lui ont demandé successivement, tout au long de la journée, de stopper le jeûne.
Pourtant, le représentant des Indignés 974, même très affaibli, se déplaçant à l’aide d’une canne et soutenu par ses amis, a décidé de la poursuivre. Au moins jusqu’à demain. Visiblement, pour Samuel Mouen, qui avait appelé à la mobilisation de la population pour le maintien du RSTA, le compte n’y était pas. Il espérait 5.000 à 10.000 personnes, il y en avait beaucoup moins.
Si dimanche matin, de nombreux élus accompagnés de leurs militants étaient présents (plus de 1.000 personnes, ndlr), plus grand monde n’était là pour écouter le discours de Samuel Mouen. Seuls deux élus étaient encore présents : Thierry Robert et Paulet Payet.
Environ 300 personnes ont donc successivement assisté aux interventions des Robert, Caroupaye, Ratenon et autres Leperlier, chanté La Marseillaise, écouté un guitariste-chanteur et attendu patiemment le discours de l’indigné de La Réunion. C’est donc vers 16h que le gréviste de la faim a pris la parole, pour prononcer un discours qu’il préparait depuis la veille.
« Je croyais que les hommes et les femmes de ce pays voulaient être debout, voulaient être respectés. Je crois que je me suis trompé. Je vous demande pardon. Les enseignements, je dois être le premier à en tirer. J’aurai l’occasion de le dire devant la presse« , a expliqué, les larmes aux yeux Samuel Mouen. « Je ne suis pas déçu », a-t-il poursuivi.
« Je voudrais solennellement remercier les élus qui se sont donné la peine de rester ici cet après-midi. Parce que moi, j’avais lancé l’appel pour 15 heures. J’aurai tant aimé que l’ensemble des élus qui me soutiennent et qui comprennent les enjeux, soient à mes côtés à cet instant« , a-t-il ajouté, déçu que presque tous les élus n’aient pas respecté le tempo qu’il souhaitait donné à cette manifestation.
« Je n’arrête pas ma grève de la faim »
Ce dimanche soir et lundi matin, Samuel Mouen dormira donc sous sa tente dans son campement, au Barachois, en compagnie de Thierry Robert et de Jean-Hugues Ratenon.
« Je reste dans le campement. Je prendrai ma décision en toute conscience avec mes amis.Tous ceux qui souhaitent que j’arrête le sauront demain. J’avais une exigence, j’avais formulé le voeu de voir La Réunion debout ici. La Réunion n’est pas là. Je ne mangerai pas ce soir. Je n’arrête pas ma grève de la faim pour l’instant« , a-t-il conclu.
Lundi matin, Samuel Mouen entamera son 15e jour de grève de la faim. Il tiendra une conférence de presse à 10h.