Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour la famille Vergès…
Durant la première année de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait les yeux doux au vieux Sphinx de la Pyramide inversée, au point que ce dernier a cru que l’affaire était dans la poche et qu’il allait pouvoir hypnotiser le nouvel occupant de l’Elysée comme il l’avait fait avec tous ceux qui l’avaient précédé.
C’était l’époque des bonnes nouvelles : Nomination par Nicolas Sarkozy de Françoise Vergès à la présidence du « Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage » et comme « experte transversale » des Etats généraux, signature des accords assurant le financement du tram-train, de la route du Littoral, de la Maison des Civilisations… Rien n’était trop beau pour plaire à Paul Vergès…
Est-ce dû au fait que l’on a estimé, en hauts lieux, qu’avec l’âge, Paul Vergès était moins dangereux?Puis, il y a quelques mois, manifestement, la machine s’est enrayée. Est-ce que Nicolas Sarkozy a enfin pris conscience que Paul Vergès a toujours obtenu de ses prédécesseurs tous les financements qu’il souhaitait et le fait qu’on ferme les yeux sur certaines de ses turpitudes, en échange de la promesse d’un soutien à la présidentielle, promesse toujours trahie au dernier moment? Est-ce dû à la pression des élus locaux, emmenés par Didier Robert qui a, dit-on, l’oreille de l’Elysée, selon qui on ne pouvait éternellement faire des cadeaux à Paul Vergès et lui offrir ainsi les arguments de sa future campagne des Régionales? Toujours est-il que, brutalement, Nicolas Sarkozy a radicalement changé son fusil d’épaule…
Il y a tout d’abord eu la demande très forte de Paul et Françoise Vergès de voir la construction de la future Maison des Civilisations inscrite parmi les priorités des Etats généraux de l’Outremer… Refusé, après un arbitrage en provenance directe de l’Elysée.
Il y a ensuite eu le message très clair adressé à la mi-octobre par Marie-Luce Penchard au Sénat à l’attention de Paul Vergès, en opposant une fin de non-recevoir à toute idée d’assemblée unique à La Réunion. Nouveau revers pour le président de la Région, associé cette fois à Nassimah Dindar qui a reçu au passage sa part de désaveu…
Enfin (mais peut-être n’est-ce pas fini?), Marie-Luce Penchard a confirmé ce matin qu’il n’était pas question pour le gouvernement de faire bénéficier la Réunion de la dotation ferroviaire. Elle a rappelé dans le JIR que cette dernière « est une dotation de compensation des charges lorsque les trains régionaux ont été transférés aux collectivités. La Réunion n’est pas concernée car, à l’époque du transfert, elle n’était pas équipée de chemin de fer« . Point final…
Reste une question : cette « brouille » va t-elle prendre fin après les Régionales ou va t-elle perdurer? La réponse est très certainement dans le score que feront les listes du PCR et de l’UMP aux élections. Si Paul Vergès est réélu à la présidence de la Région, il redeviendra par la force des choses un passage obligé pour les instances parisiennes…