Ce matin, une nouvelle réunion entre syndicats et administration du SDIS s’est déroulée à Saint-Denis. Après l’annonce faite aux pompiers qu’ils allaient devoir rembourser la somme de 6 millions d’euros, au titre d’un régime indemnitaire indexé pendant près de 20 ans qui n’aurait pas dû l’être, les syndicats ont demandé des précisions. Pour eux il s’agit avant tout d’une erreur de la direction qui débouche sur une « situation folklorique« . Mais elle pourrait avoir de fâcheuses conséquences. Les syndicats agitent le spectre de la grève si aucune solution de compensation n’est avancée.
« On nous met devant le fait accompli !« , lâche Pascal Gonneau, président du SNSPP (Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels) de la Réunion. Dans un premier temps, les syndicats ont demandé à faire toute la lumière sur ce dossier qui a atterri sur le bureau de l’administration du SDIS. « On nous a parlé d’un personnel administratif qui aurait dénoncé cette affaire de manière anonyme. Mais c’est faux. Après enquête on vient d’apprendre que c’est l’ancien directeur du SDIS qui a attiré l’attention de la présidente (Nassimah Dindar ndlr). C’est une vengeance de ce monsieur« , explique-t-il.
« L’opération de régularisation doit se faire sans affecter la situation financière de chaque agent »
L’administration du SDIS demande aux pompiers de rembourser près de 6 millions d’euros en raison d’une erreur sur l’indexation du régime indemnitaire. « On veut bien se mettre en conformité« , affirme Pascal Gonneau. Dans les faits, cette annonce touche directement les pompiers sur leur salaire, avec une baisse comprise entre 2 et 4%, (soit entre 50 et 300 euros) en fonction du grade. « Avec un pouvoir d’achat affecté, cette annonce nous rend amère« , précise-t-il.
A la réunion au SDIS ce matin, aucune avancée n’a eu lieu. Les syndicats exigent qu’une solution de compensation soit trouvée par l’administration. « L’opération de régularisation doit se faire sans affecter la situation financière de chaque agent« , explique Pascal Gonneau. Mais pour le moment, la direction du SDIS fait « la sourde oreille » et veut une régularisation « immédiate« . « C’est brutal !« , lâche-t-il.
Après avoir échangé avec les autres organisations syndicales, tous ont convenu de déposer un préavis de grève ce jeudi. Un ultimatum avant la nouvelle réunion de lundi prochain avec la direction. « Charge à l’administration de proposer une solution de compensation. Si elle est adéquate, les choses s’arrangent. Si non, le mouvement va se durcir et une grève aura lieu« , conclut Pascal Gonneau.