Ludovic Robert : Marc-André Hoarau, vous êtes apparenté de droite. Vous avez annoncé votre alliance avec le maire sortant communiste Claude Hoarau. Qu’en est-il ?
Marc-André Hoarau : Pour se développer, Saint-Louis a besoin d’un changement en profondeur des pratiques électorales. Il faut mettre un terme à l’affrontement quotidien entre les deux blocs que sont la droite et la gauche. Il faut donc quitter cette période de troubles. Il est important d’avoir un bon projet, un bon programme et c’est pourquoi nous soutenons la candidature de Claude Hoarau car nous partageons certains de ses projets. On peut citer par exemple les possibilités pour effacer ce déficit mais aussi la nécessité de redonner confiance à la population de Saint-Louis et que tout est possible. Il ne s’agit pas d’un quelconque ralliement à un parti de gauche. Et puis il y a le nécessaire découpage avec la création de la commune de la Rivière Saint-Louis.
Les comptes de la commune accusent un déficit de près de 22 millions d’euros. Pourquoi réaliser une alliance dans un contexte aussi défavorable au niveau des finances ?
Le potentiel de Saint-Louis est énorme et les possibilités multiples. Vous savez, le déficit observé actuellement à Saint-Louis est lié à la période comprise entre 2005 et 2007 où les effectifs communaux ont doublé avec un budget qui est passé de 25 à 45 millions d’euros. C’est là qu’une grosse erreur a été commise. Il ne faut pas condamner l’avenir de Saint-Louis au prétexte des luttes qui existent entre deux candidats, deux visions différentes des choses. Tout ce qui a été dit sur ce point n’est pas forcément vrai. En tous les cas je ne suis pas resté là dessus.
Avec Entente Réunion, Serge Rangama, qui était candidat à la précédente élection de mars 2008, a aussi préféré soutenir la candidature de Claude Hoarau. Est-ce que votre démarche peut être assimilée à celle de ce candidat ? Peut-on parler d’une possibilité d’ouverture politique à Saint-Louis ?
Nous n’avons eu aucun contact avec Serge Rangama et Entente Réunion. Cette décision appartient à mon groupe, à moi et à personne d’autre. Nous voulons être actifs dans la gestion communale car nous avons des idées et des projets à partager. Chaque représentant d’une tendance politique est libre d’agir à sa guise et l’ouverture n’est certainement pas à négliger. Personnellement en 1995, je m’étais déjà allié au Parti socialiste lorsque ma liste a frôlé la victoire. Je sais donc ce qu’est l’ouverture.
Une 25ème commune devrait être créée à la Rivière Saint-Louis suite aux « Oui » relatif au référendum de mars dernier. Est-ce que la création de cette commune peut représenter une opportunité vous concernant ?
Personnellement, je ne m’intéresse pas à la Rivière Saint-Louis en tant que commune. Cela ne fait pas partie d’un quelconque arrangement. Il est encore trop prématuré pour se prononcer sur ce point.