Marie-Paule Labbe vit avec sa mère de 72 ans dans une maison vétuste de Saint-Gilles les Hauts.
Epaulée depuis peu par l’Association Départementale contre l’Exclusion et la Précarité (ADEP) dont elle a eu connaissance par une amie, elle tente par tous les moyens d’accélérer le dossier de rénovation de sa modeste case, héritage familial qui date de plus de 60 ans.
Après trois longues années d’instruction suite au dépôt de son dossier auprès du Conseil général, une réponse lui est parvenue le 13 janvier dernier. De rénovation, il n’en sera pas question. Le technicien du service habitat du Conseil général qui a inspecté les lieux est clair : « la case est trop vétuste. Il faut démolir pour rebâtir ».
Marie-Paule Labbe commente elle-même avec tristesse l’état dans lequel elle vit. « Les murs faits en bois sont piqués par les thermites, l’encastrement des portes tombe et je suis obligée de mettre au moins des rideaux pour créer une coupure. Sinon, à la moindre petite pluie – je parle même pas des cyclones – l’eau dégouline dans les pièces ». Après, il y a également la partie sanitaire qui, comme dans les anciennes cases de l’époque, se situent en-dehors des pièces à vivre.
La maison, sur un terrain incliné, offre des « hausses-baisses à ma mère de 72 ans qui peut facilement tomber. En plus, elle est sourde et souffre du diabète », précise Marie-Paule.
Le temps paraît long avec les services de la collectivité publique et les réponses ne sont pas toujours adaptées. « Ils nous proposent de tout démolir mais nous dormirons où pendant le temps des travaux ? », demande-t-elle inquiète.
Habituée des procédures administratives à force d’aider ses adhérents, Jean-François Fromens, le président de l’ADEP, demande au Conseil général d’accepter le mode dit de « l’auto-construction ». Au lieu de solliciter le Département sur la rénovation de l’habitat, « on lui demande d’offrir la possibilité pour cette famille d’obtenir des bons pour l’achat de matériaux. Charge à nous ensuite de monter les murs et le toit. Nous sommes prêts à le faire », affirme-t-il.
En mettant en lumière le cas de cette famille, le responsable associatif veut illustrer l’ensemble des cas identiques dont le dossier de rénovation traîne par « des longueurs administratives inconsidérées ou débouchent simplement sur une incompréhension ». Le message est passé.