« Nous allons au-delà de nos obligations », signale le maire Roland Robert. La mairie met sur la table l’outil de la consultation populaire pour lever les derniers doutes sur ses intentions. Le 23 mai, les parents des 4.336 élèves du primaire seront invités à se prononcer sur les modalités d’application de la réforme de la semaine de 4 jours et demi voulue par le ministre de l’Education. Preuve de son esprit de concertation pourtant tellement décriée par ses opposants, la mairie laissera chaque école décider de son choix. Ce sera donc une « réforme à la carte », formule le maire. Chaque école disposera ainsi de son propre bureau de vote, d’ailleurs ouvert de 7h à 17h30, pour des résultats annoncés le jour même, façon soirée électorale.
Le préalable à cette annonce de consultation est assuré par Roland Robert. « On a largement écouté, quoiqu’on en dise. Du 22 février au 1er mars, les élus ont assisté à tous les conseils d’école. Le 2 mars, nous avons convoqué un conseil consultatif des parents d’élèves », preuve de l’engagement de la mairie sur ce volet.
La tenue de cette consultation impose à la collectivité d’en informer les parents. Les courriers vont être adressés sous peu aux parents des 4.336 élèves concernés par cette réforme sur le territoire communal.
Quatre choix proposés
Dans ce courrier, la mairie offre quatre scénarios possibles. Sommairement, le choix n°1 consacre le temps d’activités périscolaires autour de la pause méridienne. L’option n°2 organise le périscolaire après les cours du mercredi après-midi. Le scénario 3 propose un éclatement des activités péri-scolaires de 8h à 8h30 puis de midi à 13h45. Enfin, le dernier cas de figure articule ces « extra » autour de la pause méridienne en plus d’une seconde plage horaire en milieu d’après-midi (de 15h à 15h30).
La charge de l’intersyndicale de l’Education portait sur l’aptitude de la mairie à proposer une formation accélérée aux futurs « contractuels d’avenir » de la rentrée d’août. Sur ce point, la mairie se veut rassurante. Les contrats d’avenir seront « mis en situation » dès le 1er juillet. Leur galop d’essai s’effectuera au sein des centres de loisirs. Ces derniers ne partent pas de zéro. « 40% d’entre eux possèdent déjà le Bafa », précise la mairie. Quoi qu’il en soit, « ces jeunes recrues ne seront jamais seules », rappelle Doris Carassou, directeur général des services. L’autre inconnue qui a été levée ces derniers jours est la réception d’un courrier de la sous-préfète d’arrondissement dans lequel la demande de création de 128 (58+70) contrats est garantie par l’Etat.
Réforme pour l’enfant et non pour arranger l’enseignant
Le message qu’adresse la municipalité à ces jeunes – décriés par certains syndicalistes, regrettent les élus – est un message de confiance. « Je suis choqué du peu de crédit que certains ont pu avoir vis-à-vis de ces jeunes », émet Philippe Robert, 1er adjoint. Les personnes recrutées afficheront « un niveau de diplôme de niveau 4, parfois 3 », assure l’adjoint Jean-Hugues Savigny, qui perçoit l’attitude des enseignants comme relevant d’« un monde clos, renfermé sur lui-même ».
D’une seule voix, les élus de la majorité veulent recadrer l’enjeu : « il s’agit bien là des rythmes scolaires autour de l’enfant et non pas autour de l’enseignant », cible l’assemblée. Des enseignants qui n’habitent, pour la plupart, pas sur le territoire de la commune : cause véritable du blocage selon les élus. Les fonctionnaires de l’Education apprécieront. Toujours est-il que le dernier mot reviendra bien aux parents.