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Rythmes scolaires: Pourquoi St-André a opté pour l’école le samedi

Six communes de l’île, Saint-Benoît, Saint-Denis, La Possession, Petite-Île, Saint-Joseph et La Plaine des Palmistes, expérimentent depuis septembre dernier la réforme des rythmes scolaires. Alors que la majorité des communes de l’île a opté pour le mercredi comme journée supplémentaire, Sainte-Suzanne et Saint-André ont choisi le samedi matin. Reportage à Saint-André.

Ecrit par HL – le mercredi 22 janvier 2014 à 14H28

La municipalité de Saint-André a décidé de reporter à la rentrée 2014 la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Pas moins de 30 écoles, soit 8.000 enfants de la commune, sont concernées.

D’après Collette Aquiliméba, élue aux Affaires Scolaires, « le budget pour la commune n’est toujours pas clairement établi, nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un comité de pilotage pour la mise en œuvre du dispositif ».

La mairie a mandaté le cabinet Néo pour faire collaborer les différents services entre eux. A ce jour, l’organisation globale de la commune et les horaires ont été arrêtés. La concertation a eu lieu à chaque niveau entre les enseignants, les parents d’élèves, le rectorat et la mairie.

Il y a eu, dans un premier temps, un conseil des maîtres avec plusieurs propositions de structures et des discussions autour de l’agencement de l’emploi du temps, suivi d’un « conseil d’école extraordinaire » avec les parents d’élèves. A l’issue des votes, la municipalité de Saint-André a fini par trancher, en concordance avec la majorité: la demi-journée supplémentaire sera appliquée le samedi.
 
Le cas de l’Ecole Raymond Allard

« Les enfants ont besoin d’une coupure pour se reposer, mais pas seulement, les enseignants en ont tout autant besoin. L’organisation que demande la préparation de cinq jours de cours d’affilés ne permettrait plus au corps enseignant ne serait-ce que d’avoir une de vie de famille ! », déclare le Jean-Claude Fénélon, directeur l’école élémentaire Raymond Allard.

Rappelons que le nombre d’heures d’enseignement reste inchangé, la réforme modifie principalement l’agencement des horaires des enseignements pour inclure des Temps d’Activités Périscolaires (TAP) et des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC).
 Pour la commune de Saint-André, les trois heures de TAP par semaines seront scindés en deux séances d’1h30 le mardi et le vendredi. Dispensés par les enseignants, les APC seront mis en place le samedi matin après les cours.

« Chaque école devra choisir ses horaires, à l’école Raymond Allard, les enfants commenceront plus tôt, avec une pause méridienne d’1h30, pour finir plus tôt et se rendre ensuite aux TAP, en fin de journée », précise le directeur de l’établissement.

Les TAP sont entièrement gérés par la municipalité, qui sera en charge de la mise en place de chaque activité, de former des animateurs, de les rémunérer et de les fournir en matériaux. 

Michèl, le grand-père de la petite Maëva, s’interroge sur l’encadrement pédagogique des TAP : « Les professeurs c’est zot travail, zot la apprend occupe marmailles, ou sa la mairie y sa rode demoun compétan? »

Des parents d’élèves divisés

Interrogés devant le portail de l’école, les parents d’élèves regrettent que bon nombre de leurs interrogations reste sans réponses concrètes. Mylène, maman d’une petite Anaïs, s’interroge encore sur la nature des activités: « si c’est pour que ma fille reste à l’école pour jouer à la Barbie ou faire un dessin, je n’en vois pas l’intérêt ».  

Du même avis, Nathalie, qui a deux enfants en primaire et un en maternelle, désapprouve la mise en place des TAP après les cours: « C’est du temps perdu ! Les enfants vont rentrer plus tard, fatigués. Ils vont délaisser leurs devoirs pour des animations? Les miens peuvent très bien se détendre à la maison ».

Quelques mètres plus loin, Gisèle maman de Mattéo, est plus favorable à la mesure : « Mon fils à horreur de l’école, peut-être qu’avec ce changement il en aura une vision plus ludique et prendra plaisir à y aller ».

Pour le lancement de la réforme sur l’ensemble de la France et jusqu’en 2014, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 20-25 millions d’euros. Mais à partir de 2015, les communes devront s’auto-financer. Une situation que déplore Collette Aquiliméba, « ce que nous craignons c’est que les moyens financiers ne suivent pas derrière. C’est un budget considérable que la mairie devra se débrouiller pour réunir afin poursuivre le dispositif ».

Le financement de la mairie sera évalué après les prochaines élections municipales, qui vont certainement peser dans la balance.

 

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