Malgré le maintien de l’interdiction de baignade aux Roches Noires annoncé à l’occasion d’une énième table ronde ce matin en mairie de Saint-Paul, des surfeurs se sont jetés à l’eau… Ils étaient présents lors des discussions dans la matinée mais ils ont souhaité montrer leur implication dans la problématique requin… à leur manière.
A 14 heures, des membres de Sea Sherphed et de l’association Frères de la côte ont surfé pendant une heure sur le spot des Trois Roches. Ils étaient huit surfeurs et bodyboarders accompagnés de trois apnéistes, un plongeur et des yeux au bout de la digue du port de plaisance. Leur objectif est clair : « Nous souhaitons éveiller les consciences« . Aux dires de Christophe Matéi (Frères de la Côte) et de Stéphane Girard (Sea Shepherd), ils sont « une bonne dizaine à pratiquer tous les matins dès 7h sur ce même plan d’eau ». Il faut donc sortir de l’hypocrisie selon eux. L’action de cet après-midi va surtout à l’adresse des free surfeurs estime Christophe Mattéi. « Sur dix surfeurs, vous n’en aurez qu’un qui est inscrit à la ligue, les neuf autres non » lance-t-il à l’autorité municipale.
Malgré toutes ces précautions discursives, cette action n’a toutefois pas été du goût du 13ème adjoint à la mairie de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin : « Vous donnez le mauvais exemple, notamment aux enfants qui sont en école de surf« , a-t-il rétorqué dès la sortie de leur « baignade »…
L’occasion pour l’élu qui porte le dossier requin depuis plusieurs semaines d’annoncer que, dans un mois, les préparatifs en cours pour une meilleure sécurisation de la zone devraient être effectifs à Roches Noires. Décision qui passera par une mutualisation des moyens à travers des contrats CUI (Contrats Unique d’Insertion). Les personnes recrutées, qui sont en cours de formation, auront pour mission de surveiller la zone en apnée ou encore en stand up paddle pendant les heures de surf qui restent à définir. La plupart de ces CUI sont déjà des connaisseurs du milieu. « Des moniteurs ou d’autres professionnels en difficultés financières » à entendre l’adjoint.
« Ce n’était qu’une action ponctuelle. Nous ne sommes pas pour une reprise du surf alors qu’un danger existe toujours. Mais nous voulons montrer que les possibilités existent si on en a les moyens » réitèrent la Sea Shepherd Foundation et les Frères de la Côte. L’exemple de Trois-Bassins en est sûrement l’exemple le plus abouti, avec un système d’observation sous l’eau d’apnéistes.
Sur l’esplanade des Roches Noires, les protagonistes ont en visuel les observateurs recrutés par la mairie il y a deux mois de cela. « S’il a été possible de recruter des CUI pour quinze observateurs, pourquoi ne pas faire la même chose mais pour des gars qui soient à l’eau » estiment Jean-Louis Vidot et Eric Coutelier (Frères de la Côte) car disent-ils, même en chaise haute, la détection d’un squale reste faible.
Enfin, les policiers municipaux ont constaté la mise à l’eau malgré l’arrêté… Exception a été faite pour ces surfeurs qui ne seront pas pénalisés au regard de l’action symbolique qu’ils ont mené ce jour. « Nous avons fait cela dans un esprit pédagogique et non de provoc’, les forces de l’ordre l’ont également compris »
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