Le clip de son tube Hélène aurait très bien pu se tourner sur la plage de l’Ermitage, devant ce grand hôtel de la côte Ouest où il récupère du décalage horaire. Plus de 25 ans après son succès retentissant auprès du public francophone, Roch Voisine pousse sa tournée mondiale jusque dans l’océan Indien. L’attente, ses fans des 90’s ne lui en tiendront pas rigueur vendredi soir au Petit stade de l’Est.
« Il était temps, autant pour moi que pour le public », reconnaît-il. « Dans les 10 premières années, on était beaucoup trop nombreux sur la tournée pour envisager de venir ici« . La rentabilité économique d’un tel déplacement, depuis l’Amérique du Nord, est ainsi évoquée parmi l’éventail de raisons. « Les Antilles on n’a jamais fait non plus », indique-t-il pour ne pas faire de jaloux. « Administrativement aussi ce n’était pas évident », s’en excuse presque le chanteur canadien. « En 2004, pour la tournée acoustique, c’était prévu et puis ça ne s’est pas fait… Cette fois, tout concordait », ajoute-t-il en regardant les deux autres artisans de cette venue.
Elle ne doit en effet rien au hasard. Les producteurs de spectacles Teddy Moutalica et Dominique Maillot ont fait le nécessaire pour approcher le manager du chanteur l’année dernière, au Canada. « On surveille au moins un an à l’avance l’actualité de l’artiste que l’on souhaite faire venir », indique le gérant de Run Management. Les deux hommes ont ensuite fait un saut à Edmunston, ville natale de Roch Voisine, pour déjà assister à l’un de ses concerts 99% anglophone, puis pour conclure sa venue avec son manager à Montréal.
Question rentabilité d’ailleurs, les deux organisateurs ont prévu que sa tournée dans l’océan Indien passera également chez nos voisins mauriciens. Le public de l’île Maurice sera servi dès le lendemain, samedi, dans le J&J Auditorium.
A Maurice, il n’aura d’ailleurs aucune difficulté à piocher dans son répertoire constitué autant de chansons en langue française que de textes en anglais. « On va adapter le contenu du concert comme on le fait à chaque fois », admet l’artiste canadien.
L’autre facette de Roch : le folk
C’est donc tout naturellement que le public réunionnais retrouvera ses succès français, ceux de ses débuts fin 80, début des années 90, à ceux plus récents. Des sonorités folk résonneront aussi dans le Petit stade. Un terrain musical que le nord-américain souhaite faire partager mais un répertoire moins attendu du public qui le voit encore et toujours comme le canadian lover des années 90.
« 5 musiciens multi-instrumentistes m’accompagnent. C’est la formation au complet qui me suit pour cette tournée ». Un voyage musical folk sans doute inédit à La Réunion, une île qu’il connaît notamment d’un ami australien marié à une Réunionnaise.
« La tournée Roch & Folk a bien marché en France, Suisse et Belgique ». C’est d’ailleurs à Liège qu’il a donné son dernier concert, avant New York fin avril. Déjà. La réaction a été très bonne. « Ici on me connaît surtout pour mes chansons en français », ce qui devrait donner lieu à un spectacle constitué d’environ 60% de chansons en français.
« La scène, c’est ce qui prédit ton avenir. C’est l’impression que tu laisses à ton dernier concert qui fait revenir les gens vers toi après », affirme le chanteur de 53 ans qui aurait très bien pu ne rester qu’une étoile filante des années 90, un chanteur à midinettes sans plus. « C’est peut-être parce que j’étais plus que ça justement« .