Chefs d’entreprises : connaissez-vous le "document unique" ? Il est impossible pour tout gérant bien informé d’avoir échappé à cette obligation faite au chef d’entreprise d’évaluer, dans son entreprise, les risques inhérents à son activité.
Très concrètement, les risques professionnels doivent tous figurer dans un "document unique" qui doit se traduire, dans le meilleur des cas, par la mise en place d’outils ou de dispositifs pour protéger l’activité des salariés. On pense notamment à des tâches répétitives qui sollicitent toujours le même bras ou la même partie du corps. L’une des réponses immédiate peut être la réalisation d’un poste de travail plus ergonomique, voire de l’appel à une mécanisation.
Des gestes répétitifs qui engendrent des traumatismes osseux sur le long terme et porte un coût sérieux à l’entreprise. Outre les défections du personnel qu’il faut remplacer, un accident du travail dans une entreprise est aussi une mauvaise pub pour celle-ci.
Les TPE plus réticentes par manque de moyens
C’est pour informer un public de professionnels encore plus large que la CGSS a tenu ce 25 août une matinée informative. A Saint-Gilles, ils étaient une soixantaine de chefs d’entreprises à avoir pris la mesure de leur responsabilité.
"Il y a autant de responsables issus des TPE/PME que des grandes sociétés", analyse Xavier Farel, ingénieur conseil au service prévention des risques de la CGSS. Une réalité s’impose tout de même : les grandes entreprises semblent intégrer plus facilement ces contraintes du droit du travail qui découlent elles-mêmes largement des directives européennes. Une différence qui trouve sa source dans la trésorerie plus resserrée des petites entreprises.
En parlant de réglementation, le "document unique" impose aux entreprises de se doter d’un système d’évaluation des risques dans le travail. Ce document permet d’identifier les dangers, de maîtriser les risques et ainsi d’éviter la survenue d’accidents de travail et de maladies professionnelles. Un document rendu obligatoire depuis 2001 mais que beaucoup d’entreprises n’appliquent pas encore.
"La prévention n’est pas un coût mais un investissement"
"A la Réunion, c’est environ 40% des entreprises qui ont mis en place cette évaluation", précise Xavier Farel. Mais cette réalité peu flatteuse ne s’arrête pas là. Encore faut-il que le document ai été réalisé "dans un but d’amélioration" et non de simple bonne conscience. La bonne application de ce document unique dans les murs de l’entreprise, Xavier Farel estime qu’elle est très souvent suspendue "au bon climat social existant" dans la boîte.
Pourtant, la prévention coûte parfois moins cher que de payer les dégâts. "La prévention n’est pas un coût mais un investissement", résume l’ingénieur conseil de la Sécurité Sociale. La CGSS estime de trois à cinq fois supérieur le coût engendré par un accident du travail dans une entreprise n’ayant pas pris ces dispositions préventives.